Le championnat de Ligue 1 vient de boucler son premier tiers du parcours avec des équipes qui carburent bien comme l'ES Sétif et l'USM El Harrach et d'autres, comme la JS Kabylie, qui sont irrégulières. Enfin il y en a qui en sont arrivées à accueillir une victoire comme un miracle tellement ce genre de résultat est rare lors de leurs sorties sur les terrains. La particularité est que ces équipes appartiennent toutes à une même zone géographique de l'Algérie. En effet, en jetant un coup d'œil au classement de ce championnat on s'aperçoit que les 4 derniers sont tous de l'ouest algérien. Cette partie du pays est représentée par 5 équipes mais la dernière, la JS Saoura, 7e au classement, représente l'extrême ouest. L'ASO Chlef 13e, l'USM Bel Abbès 14e, le MC Oran 15e et le WA Tlemcen 16e, traînent leur misère dans les profondeurs de la hiérarchie de la compétition de Ligue 1. C'est un terrible constat qui fait ressortir que rien ne va plus de ce côté-là du football algérien. Dans ce lot figure, ni plus ni moins, que le champion d'Algérie d'il y a deux saisons, l'ASO Chlef qui a connu une vertigineuse chute avec pourtant presque le même effectif de joueurs. Cette équipe avait construit sa notoriété sur la stabilité de son staff technique. Quand les autres clubs se distinguaient par le limogeage de leurs entraîneurs respectifs, celui de Chlef faisait parler de lui grâce au travail de son coach Abdelkader Amrani, maintenu en place durant plusieurs saisons jusqu'à amener l'ASO à remporter la Coupe d'Algérie en 2004-2005. Depuis le départ de Amrani, ce club est resté fidèle à cette politique mais ces dernières années il a été gagné par le virus qui fait des ravages dans le football algérien, celui qui pousse les clubs à se débarrasser de leurs entraîneurs au moindre pépin. Ce que vit l'ASO aujourd'hui est la résultante de cette instabilité qui frappe son staff technique. Mais pas seulement cela. Croire que les mauvaise performances des clubs de l'Ouest algérien sont liées au fait qu'ils ne savent pas conserver leurs techniciens est une fausse appréciation. Il existe d'autres facteurs qui font qu'ils ne s'adaptent pas au rythme de la Ligue 1 qui n'est, pourtant, pas très élevé. Parmi ces causes il y a celle liée au fait que ces clubs n'ont peut-être pas l'effectif qu'il convient pour bien mener leur barque. On parle surtout ici du WAT et de l'USMBA dont l'effectif respectif souffre de la concurrence avec celui des autres clubs de Ligue 1. Celui de l'ASO est presque identique à celui qui a permis à cette équipe de devenir championne d'Algérie. Quant à celui du MC Oran, il n'est peut-être pas de première qualité mais on peut croire qu'il est supérieur à celui d'autres équipes mieux classées que lui en ce moment. Il y a également les moyens et sur ce point une équipe comme celle du WAT a de quoi se plaindre mais pas le MCO, l'ASO et l'USMBA dont on dit qu'ils ont assez d'argent pour répondre aux besoins de leurs équipes. En tout cas, ces trois clubs semblent mieux nantis que certains autres aux performances plus élevées que les leurs. Mais comment voulez-vous que le Mouloudia d'Oran puisse retrouver son lustre d'antan quand il se complaît dans des histoires de leadership au sein de sa direction ? En tout cas ce n'est pas avec un football de l'ouest en décrépitude que le football algérien va progresser. Même l'ASM Oran, reconnue comme une des meilleures écoles de football dans le pays, ne parvient pas à tenir un rang honorable en Ligue 2 où elle occupe en ce moment la 13e place du classement général. Cette chute a de quoi inquiéter mais la solution ne peut venir que des gens de cette région. Ce sont eux et eux seuls qui doivent faire en sorte que leurs clubs sachent rebondir pour repartir du bon pied. La région qui nous a sorti les Hadefi, Freha, Tasfaout, Belkedrouci, Haddou, Guemri, Tahar, Cherif El Ouazzani et tant d'autres joueurs talentueux ne mérite pas de vivoter de la sorte.