Fin de campagne électorale aujourd'hui à minuit. Le temps des promesses formulées à l'adresse de la population par les 52 partis et autres candidats indépendants en lice pour le scrutin de ce jeudi s'achève. Des promesses faites pour convaincre évidemment d'une possibilité de lendemains meilleurs en termes notamment de gouvernance locale, de démocratie participative et de prise en charge réelle des préoccupations du citoyen. Reste que les promesses n'engagent que ceux qui y croient ! Combien sont-ils donc ceux sensibilisés ou même charmés par la magie du verbe que des centaines de candidats qui ont sillonné le vaste territoire du pays, qui sont intervenus en direct sur les plateaux de télévision et les chaînes de radio n'ont cessé de parfaire chaque jour tout au long la campagne électorale? On ne saura répondre à la question avant de connaître le taux de participation à cet énième rendez-vous des urnes ? Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a déjà une idée sur le sujet. Il s'attend à un taux de participation oscillant entre 40 et 45%. Ould Kablia n'a cessé de répéter à qui veut l'entendre que les pouvoirs publics n'ont ménagé aucun effort pour réussir ces élections locales, pour lesquelles il n'a pas manqué de formuler des garanties pour certifier officiellement l'existence d'une volonté politique soucieuse de la tenue d'un scrutin crédible et transparent. Le dernier en date a été celui formulé à l'occasion d'une audience qu'il a accordée mardi dernier à une délégation de la direction du FFS, auprès de laquelle le ministre a levé le doute au sujet des militaires qui voteront par procuration dans leurs communes d'origine. Auparavant, le même représentant du gouvernement avait aussi levé le secret sur le coût des prochaines élections auxquelles l'Etat a réservé la cagnotte de 7 milliards DA, lors de la cérémonie d'installation de la Commission de surveillance des élections (Cnisel), mise sur pied avec un mois de retard. A propos de la Cnisel, comme lors des législatives de mai dernier, cette structure qui a vu Mohamed Seddiki, militant de Ahd 54, reconduit à sa tête comme par enchantement n'a pu s'abstenir de faire, une fois de plus, dans la surenchère politique en réclamant aux autorités «plus de moyens politiques et logistiques», en brandissant la menace d'autodissolution si sa revendication n'était pas satisfaite. A vrai dire, la Cnisel souhaite bénéficier des mêmes conditions de travail octroyées à l'autre commission, celle de supervision des élections et réunissant quelque 3111 magistrats. Ceci sans compter les autres juges, au nombre de 1541, qui sont mobilisés aussi pour la réussite des élections au niveau local. Campagne morose, intempéries et actes de violence Que faut-il désormais retenir de la campagne électorale qui prend fin aujourd'hui? A cette question, beaucoup sont les observateurs qui s'empresseront de répondre en affirmant sans sourciller que cette dernière a été la plus morose depuis l'avènement du multipartisme en Algérie. Pourtant, candidats et chefs de parti ne sont pas restés les bras croisés durant ces derniers 21 jours. Ils ont sillonné le pays de long en large, soulignant à chaque étape de leur périple l'importance que revêt le prochain scrutin et sollicitant les citoyens à l'occasion des meetings et campagnes de proximité à se rendre massivement aux urnes le jour J. Seulement, les caprices de dame nature ont vraisemblablement asséné un coup dur aux efforts des candidats et des leaders des partis, compte tenu de la récente vague d'intempéries qui a replacé la campagne électorale en seconde place. Une campagne où l'on déplore également des actes de violence, notamment des batailles à couteaux tirés comme ce fut le cas à Oran et dans la wilaya de Bouira. Ce genre d'incident s'est manifesté de nouveau à Alger à l'occasion d'un rassemblement tenu jeudi dernier au centre de la capitale par une cinquantaine de candidats issus de six formations politiques. Des sources concordantes ont rapporté que les participants à ce regroupement, qui réclamaient transparence et crédibilité lors des prochaines élections, ont été molestés par un groupe d'individus dont certains étaient munis d'armes blanches.
Alger et les 1000 communes de Belkhadem Depuis hier, la plupart des chefs de parti en lice pour le scrutin des locales ont regagné Alger pour une ultime opération de charme à l'intention de la population de la capitale. A titre d'exemple, la porte-parole du PT, Louisa Hanoune, a animé hier matin un meeting à la salle Atlas de Bab El Oued qui sera cédée dans l'après-midi d'aujourd'hui au secrétaire général du MPA, Amara Benyounès, pour une ultime sortie publique dans le cadre de la campagne électorale. Ahmed Ouyahia, patron du RND, s'est rendu hier dans la localité des Eucalyptus où il a animé un meeting. Quant à Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN, on retient de lui son ambition de rééditer l'exploit de son parti, grand vainqueur des législatives passées. Belkhadem s'est engagé en effet à remporter 1000 communes sur les 1541 à l'issue du scrutin de jeudi. Pourra-t-il relever le défi ? On le saura sans doute à la première heure jeudi 29.