Encore 24 heures et la campagne électorale pour les législatives du 10 mai, soit jeudi prochain, sera à son terme. Cette campagne, de l'avis de beaucoup d'observateurs, s'achève tout comme elle a commencé, en particulier dans les grandes villes du pays à l'instar d'Alger où l'ambiance électorale a été sans doute des plus moroses comparativement aux autres villes du pays. En parlant des mégapoles algériennes telles qu'Alger, Oran et Annaba, l'ambiance ayant marqué la campagne électorale contraste manifestement avec celle qui a prévalu à l'intérieur du pays, et plus particulièrement dans la région des Hauts-Plateaux, à l'exemple de Djelfa, ville où le côté festif avait prévalu. Cette campagne n'a pas pu vaincre en outre le spectre de l'abstention qui demeure fortement appréhendé aussi bien du côté des candidats issus des différents partis en lice que par les autorités. En un mot comme en mille, seul le risque de «bouder» les urnes par un nombre important d'électeurs serait à même de prodiguer un cachet néfaste au rendez-vous du 10 mai prochain. C'est le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, qui l'a lui-même fait savoir dans l'une de ses précédentes sorties publiques, tout en assurant que toutes les dispositions à même de parer à toute sorte de dérapage d'ordre sécuritaire, soit d'éventuels attentats terroristes, ont été prises en charge. Ce que le DGSN, Abdelaghani Hamel, ne mettra pas beaucoup de temps à confirmer, en annonçant dans les colonnes du Temps d'Algérie que s'agissant des préparations des législatives, «rien n'a été laissé au hasard». Ceci dit, et pour revenir à la campagne électorale qui aborde aujourd'hui son avant-dernier jour, celle-ci a charrié dans son sillage de nombreuses «anomalies». On peut citer dans ce cadre celles ayant trait à «l'affichage anarchique» maintes fois dénoncé par la Commission de surveillance des législatives (CNSEL). De son côté, la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LDDH) vient de rendre publiques ses conclusions mentionnées dans un projet de rapport consacré à la campagne pour les législatives de jeudi prochain. Il ressort de ce document que «la campagne électorale n'a pas été à la hauteur des attentes des Algériens». «Les discours électoraux étaient fondés sur l'invective et les accusations. Les partis ont répété les mêmes promesses des précédents rendez-vous électoraux. Ce qui a fait perdre à la campagne sa vitalité et provoqué la désaffection de ceux qui la suivent», a-t-on écrit dans le projet de rapport de la LDDH. Ouyahia à Harcha et Belkhadem à Birkhadem Il est des traditions perpétuées par les partis politiques comme celle d'achever une campagne électorale à Alger après avoir sillonné différentes wilayas du pays. Dans ce cadre, au moins quatre partis ont déjà programmé de clôturer leur campagne électorale dans la première ville du pays. Il s'agit du RND dont le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, animera ce matin son dernier meeting de campagne à la salle Harcha, qui accueillera dans l'après-midi Abdelmadjid Menasra, le président du Front du changement (FC), et s'adressera lui aussi à la population algéroise pour mieux la convaincre de se rendre aux unes. Le FLN achèvera, quant à lui, demain sa campagne électorale au niveau de la localité de Birkhadem où le SG du parti, Abdelaziz Belkhadem, tiendra son dernier meeting, avons-nous appris de Kassa Aissi, le chargé de communication du FLN. Autre manifestation prévue demain à Alger, le dernier meeting qu'animera Abdallah Djaballah, président du parti El-Adala, aux Eucalyptus. Le stade du 5-Juillet refusé à Moussa Touati Beaucoup d'autres formations politiques ont aussi émis le désir d'achever leur campagne électorale à Alger. C'est le cas de l'Alliance de l'Algérie verte composée du triumvirat (MSP, El Islah et Ennahda) et du Front national algérien (FNA) que préside Moussa Touati. Ce dernier, contacté hier, nous a indiqué que les militants de son parti ont mobilisé quelque 70 000 personnes pour un méga-meeting qu'il a voulu animer au stade du 5-Juillet. Seulement, la demande d'accéder à cette infrastructure lui a été refusée, a-t-il déploré. Idem pour l'Alliance de l'Algérie verte qui, de l'avis de Kamel Mida, le chargé de communication du MSP, n'a pu obtenir ni la Coupole, ni la salle Harcha, ni aucune autre infrastructure pour tenir un dernier meeting à Alger. Faute de quoi, la dernière manifestation électorale de ce conglomérat islamiste aura lieu à Boumerdès, nous précise notre interlocuteur.