Les militaires voteront par procuration dans leur commune d'origine. C'est le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia lui-même qui a tenu à le souligner officiellement à l'adresse d'une délégation du Front des forces socialistes (FFS) qu'il a reçue en audience. Une telle prise de position du ministre sur une question ayant longtemps fait l'objet de critiques acerbes formulées par les partis a été d'ailleurs rendue public via un communiqué de la direction du plus vieux parti de l'opposition. «Une délégation du FFS composée de messieurs Ahmed Batatache et Chafâa Bouiche a rencontré ce mardi le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales», informe-t-on. Et de poursuivre : «Cette entrevue a eu lieu à la demande du FFS pour clarifier les points suivants relatifs au scrutin du 29 novembre prochain : le vote des militaires et les modalités d'élection des P/APC et P/APW. Le ministre a déclaré que les militaires voteront par procuration dans leurs communes d'origine. Concernant le mode d'élection, il a précisé que c'est la loi organique portant régime électoral qui sera appliquée», a-t-on écrit dans le communiqué du parti d'Aït Ahmed. La question liée au vote des militaires tirée au clair par Ould Kablia constitue inévitablement un gage supplémentaire de la part des autorités de nature à rassurer davantage les partis en lice pour les prochains scrutins quant à l'existence d'une réelle volonté politique visant la tenue d'une élection crédible, protégée de toute tentative de fraude quelle que soit sa provenance. Sans doute, le premier des partis politiques à être rassuré, c'est bel et bien le FFS lui-même, et ce pour deux raisons. La première tient au fait que le plus vieux parti d'opposition a tenu à aller à la rencontre du ministre de l'Intérieur, et la seconde est relative aux propos de Ali Laskri, le premier secrétaire du FFS qui avait soutenu lors d'un meeting qu'il a animé à Béjaïa, les premiers jours de la campagne électorale, que «le vote des militaires constituera comme lors du précédent scrutin la plus grande fraude». Laskri qui tiendra un autre meeting de campagne électorale demain dans la localité de Beni Messous, sur les hauteurs d'Alger, ne tiendra pas les mêmes propos maintenant que le ministre de l'Intérieur s'est montré catégorique sur la question du vote des militaires. La même question semble préoccuper également Mohamed Seddiki, le président de la Commission nationale de surveillance des élections locales (Cnisel), soulagé par les clarifications apportées par Ould Kablia. Il est à rappeler que lors des dernières législatives, la question du vote des militaires avait constitué une véritable pomme de discorde entre la Cnisel et les autorités administratives. Ce qui ne semble pas être le cas à l'occasion du scrutin du 29 novembre.