«Les élections locales ont été un examen qui s'est soldé par un échec, car il a été souillé de fraude et d'irrégularités», a d'emblée déclaré la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune. Dans une conférence de presse organisée hier au siège de son parti à Belfort, l'intervenante affirme que la fraude a été plus massive que lors des législatives. «Durant cette deuxième épreuve, la nation a échoué parce que le scrutin a été malheureusement entaché de fraude et d'irrégularités», relevant que les résultats finaux ont été faussés par l'importante participation des militaires, dans plusieurs wilayas du pays. Selon elle, «les résultats du vote sont illogiques et irréels». Commentant les résultats obtenus par sa formation politique, Mme Hanoune a indiqué que son parti était «ciblé, en raison de ses prises de position courageuses sur les dossiers socioéconomiques et de souveraineté qui dérangent certains cercles». Il y a lieu de rappeler que le PT a obtenu, d'après les résultats préliminaires du scrutin, 826 sièges APC/APW avec seulement 3 communes avec une majorité absolue. Le Front de libération nationale (FLN) garde la majorité avec 7191 sièges aux Assemblées populaires communales (APC) et 685 siège aux Assemblées de wilaya (APW). Le chef de file du PT accuse un «coup de force» initié par le FLN, dans l'objectif «de maintenir sa position», comme il évoque l'«instrumentalisation de l'armée, ainsi que «la manipulation» des urnes qui a, selon la même oratrice, commencé dans la matinée de jeudi, où des contingents de militaires se sont présentés aux bureaux de vote dans plusieurs wilayas du pays, munis de plusieurs procurations. A cet effet, la SG du PT déclare qu'un rapport détaillé a été envoyé au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et au Premier ministre, afin qu'ils prennent les mesures adéquates. Pour elle, l'ouverture d'une enquête est obligatoire. «Le ministre de l'Intérieur a pris l'engagement, avant les élections, que les militaires allaient désormais voter dans leur commune d'origine, avec des procurations. Mais le jour du vote, ils ont été conduits en masse pour voter. Ainsi le scrutin a été biaisé et les résultats tronqués», a-t-elle déploré. Elle ajoute que «c'est une manœuvre malsaine pour créer entre eux et la population une confrontation directe et livrer ainsi le pays à toutes sortes de pression étrangère qui menace sa stabilité et sa souveraineté». Les résultats des élections, selon elle, ont permis, malheureusement, de confisquer la volonté populaire pour créer le découragement, soulignant que son parti restait déterminé à combattre toutes les pratiques qui «polluent la scène politique» et à barrer la route aux «opportunistes et à l'intrusion des partisans de l'argent sale» dans la politique. Pour clore son intervention, elle déclare qu'«il est nécessaire de redonner la parole et la souveraineté au citoyen pour sortir de ce désastre».