Le moins qu'on puisse dire c'est que les équipes des Hauts Plateaux ne réussissent pas cette saison au Mouloudia. Puisqu'après le nul concédé sur ce même terrain de Bologhine face au Mouloudia d'El Eulma puis la défaite consommée à Sétif, voilà que les hommes de Djamel Menad buttent une nouvelle fois sur une irréductible formation du CABBA qui aurait même pu rentrer à la maison avec les trois points de la victoire sans que quiconque ne crie au holdup. D'ailleurs l'entraîneur Bordjien Abbès lui-même nous l'a déclaré à la fin du match : «On est venu à Alger avec la détermination de refaire notre coup de l'USMA et on aurait très bien pu réussir surtout en première mi-temps où nous avons eu plusieurs occasions de prendre l'avantage. Bon c'est vrai qu'après en deuxième période on a subi le match mais on a su y faire face intelligemment.» Et il n'y avait rien d'exagéré dans les propos du coach du CABBA tant son équipe s'est érigée en véritable problème insoluble pour les Mouloudéens qui ont, quant à eux, dû subir une pression incroyable de la part de leurs supporters, surtout après l'égalisation de Sofiane Ammour qui a litéralement semé le trouble dans le camp mouloudéen. Et les choses se sont envenimées encore davantage au retour du vestiaire et après le remplacement du gardien Fawzi Chaouchi, surtout lorsque la rumeur s'est répandue dans les gradins comme une traînée de poudre, selon laquelle le portier mouloudéen se serait accroché avec son entraîneur, ce qui lui aurait valu le remplacement. Cela ne pouvait assurément pas expliquer toute la faillite des Vert et Rouge qui ont tout essayé en seconde période y compris les changements avec l'incorporation de Yachir et Ouali, mais rien n'y a fait car il manquait dans le jeu des hommes de Menad à la fois l'inspiration et l'efficacité. En abusant des longues balles en profondeur au lieu de jouer court, les camarades de Reda Babouche ont, en quelque sorte, fait le jeu des Bordjiens qui n'en demandaient pas tant pour conserver leur ascendant dans les duels et monopoliser le ballon à leur guise. Apparemment Djamel Menad n'arrive toujours pas à trouver l'équipe type et les joueurs réguliers dont il a parlé tout récemment. Une question qui constitue le grand problème mouloudéen et auquel il a dû ajouter les imprévus et les indisponibilités comme ce fut le cas dans le match de ce samedi où il a dû composer une défense avec un axe central jamais aligné cette saison : Babouche-Bachiri et un latéral gauche inédit en la personne de Besseghier. Toutefois l'entraîneur du Mouloudia qui était déjà contrarié avant ce match, surtout par le fait d'être contraint de jouer au stade Omar-Hamadi de Bologhine qui ne lui réussit pas, sait pertinemment qu'il n'est pas au bout de ses peines ni de ses surprises car aujourd'hui tous les doigts sont pointés sur lui dès lors qu'il faut bien trouver un bouc émissaire lorsque rien ne va plus a fortiori dans un club aussi populaire et bouillonnant que le Mouloudia. Et si par bonheur Djamel Menad parvient à sortir indemne de cet avis de tempête qui menace le Mouloudia, on pourra croire qu'il passera l'hiver au chaud.