L'installation des maires et des exécutifs communaux entame sa deuxième et dernière semaine. L'opération, mise en suspens dans plusieurs localités faute d'obtention d'une majorité absolue des voix par l'une des formations politiques ayant participé à ces joutes, a contraint les partis à tisser des alliances parfois très paradoxales pour pouvoir présider l'exécutif communal. Cette opération devrait se terminer au plus tard mercredi soir, vu que le nouveau code communal accorde un délai de 15 jours pour l'installation de tous les exécutifs communaux et de wilaya. L'application de l'article 80 du code communal relatif aux modalités d'installation du P/APC a ainsi imposé de nouvelles règles de jeu. Pour passer maire, le parti politique doit avoir la majorité absolue et ne pas se contenter d'une majorité relative qui peut lui faire perdre le siège même s'il est élu par une bonne partie de la population. Le vote des élus dans les communes qui ne figurent pas dans le cas de la majorité absolue, est ainsi déterminant. De ce fait, ce sont les partis politiques qui décident, en finalité, qui sera le maire et le P/APW et non pas la population des électeurs. Le cas de la commune de Sidi M'hamed illustre les cas d'alliances «contre-nature» tissées par les partis pour décrocher le poste de maire. Pour barrer la route au FLN et à Mokhtar Bourouina qui s'est présenté pour un troisième mandat à la tête de cette commune du cœur d'Alger, le RND a constitué une alliance avec le MSP et ont réussi à remporter la majorité des voix lors de la séance du vote des élus, tenue hier à Alger-Centre. La commune de Sidi M'hamed est désormais gérée par le MSP, un parti passé à l'opposition après que le RND eut refusé de prêter son aide à son ancien allié, le FLN. «C'est un vote sanction», affirme un élu. «Ce sont les intérêts restreints des partis politiques qui décident des responsables à mettre à la tête des assemblées qu'on appelle élus», a-t-il ajouté. A Dely Ibrahim, Hamza Kamel, tête de liste du FLN et ancien maire, ayant obtenu une majorité relative en remportant 7 sièges sur les 19, a été contraint de constituer une alliance avec trois autres partis politiques, à savoir le FFS, le RND et le FNA pour s'assurer de la majorité absolue et décrocher le poste de maire à l'issue de la séance de vote des élus, prévue par la wilaya déléguée de Chéraga. A Alger-Centre, l'installation du maire est très attendue aussi bien par l'opinion publique que par les citoyens. Cette commune, gérée depuis de longues années, par le RND a, lors des locales du 29 novembre dernier, complètement changé de registre et créé la surprise avec l'obtention d'une majorité relative par le Mouvement populaire algérien (MPA). «Je n'ai fait aucune tractation avec les autres formations politiques. J'attends le vote des élus qui décidera définitivement qui sera le maire de cette localité», dira Abdelhamid Betache, tête de liste du MPA ayant obtenu 8 sièges sur les 23 que compte cette localité. Ce dernier a dénoncé le nouveau code communal qui ne tient pas compte de la majorité relative et ne prévoit aucune disposition dans ce cas. «Il se trouve que je peux perdre mon siège de maire car les autres partis politiques ayant obtenu moins de sièges et de voix vont faire des alliances qui vont les favoriser et pourront ainsi décrocher le poste de maire à l'issue du vote des élus», dira-t-il. «Le code communal est contraignant et ne tient pas compte de la volonté populaire», dira-t-il. La commune de Chéraga reste un cas particulier. La contestation de M. Chermat, tête de la liste indépendante qui a obtenu 10 sièges sur 23, se poursuit. «C'est toujours en suspens. On attend la décision de la daïra pour savoir quoi faire», nous affirme Yahia Saïd, élu RND. Les autres formations politiques, à savoir le FLN, le RND et le FFS ont contracté une alliance qui totalisera 13 sièges afin de barrer la route à cet élu. «Nous attendons la décision de justice et aussi la convocation de la daïra pour la séance de vote des élus. Ce qui est certain, c'est que nous sommes déterminés à récupérer notre commune», a-t-il ajouté.