L'Unité de fusion et de liaison (UFL, formée des services de renseignements des pays du Sahel), qui a prouvé l'efficacité de son action sur le terrain, inspire les autres pays d'Afrique désireux de se doter d'outils de lutte antiterroriste. L'UFL qui est un mécanisme régional ayant prouvé son efficacité sur plusieurs aspects dont la sensibilisation des populations contre les discours haineux et récupérateurs des organisations terroristes sévissant au Sahel, et la collecte de renseignements précieux dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a incité les autres pays à créer leurs propres mécanismes communs. Les pays du Lac et la Somalie, qui se sont, donc, inspirés du rôle et, également, de l'efficacité de l'action de l'UFL, ont créé leurs propres mécanismes régionaux dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Cette fois, c'est l'Afrique centrale qui vient de créer un mécanisme régional similaire. Il s'agit d'un réseau régional pour coordonner la lutte contre le terrorisme. Le mécanisme de coordination de la lutte antiterroriste est inspiré du modèle de l'UFL. C'est, en effet, l'une des principales conclusions d'un atelier organisé dans la capitale congolaise récemment par le Centre des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme (CTITF/UNCCT), la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (CTED) et le Bureau régional des Nations unies pour l'Afrique centrale (Unoca) avec le concours des Etats de la sous-région. Les experts réunis à Brazzaville pour préparer la 35e session ministérielle du Comité consultatif permanent des Nations unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (Unsac) ont pris acte de la mise en place d'un réseau régional chargé de coordonner la lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes dans la sous-région, rapporte la presse gabonaise. Les travaux de l'atelier avaient pour but de réfléchir sur les modalités de mise en œuvre de la «Déclaration sur une feuille de route pour la lutte contre le terrorisme et la non-prolifération des armes en Afrique centrale» adoptée lors de la 33e réunion de l'Unsac, tenue en décembre 2011 à Bangui en République centrafricaine (RCA), est-il expliqué. Le réseau régional de lutte contre le terrorisme et la prolifération des armes, placé sous la coordination du professeur Mvomo Ela Wullson, en service à la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN), qui fait partie de la délégation des experts camerounais à la 35e réunion de l'Unsac, jouera un rôle crucial dans le suivi de ce dossier. «Au-delà de la nécessité d'avoir une vision commune face à ces menaces, notre réseau a pour vocation d'y proposer une réponse intégrée et multisectorielle dans la dynamique définie par l'ONU», souligne ce professeur. «Nous nous attellerons aussi à mettre en place un mécanisme d'évaluation permanente en relation avec nos partenaires pour mesurer les progrès accomplis et les progrès à accomplir dans ce domaine, pour une efficacité toujours croissante», a-t-il ajouté. Pour des raisons opérationnelles, des points focaux ont été désignés dans chaque pays membre ainsi que des facilitateurs thématiques pour des questions spécifiques : police et sécurité (Gabon) ; douanes, immigration, contrôle aux frontières (Congo) ; blanchiment d'argent et financement du terrorisme (Groupe d'action pour le blanchiment d'argent en Afrique centrale - Gabac) ; justice (Sao Tomé et Principe) ; armes légères et de petit calibre (Burundi) ; société civile, droits de l'homme (Cameroun), est-il précisé.