Surprise de taille pour la sélection algérienne : Madjid Bougherra (30 ans), habituel capitaine et patron de la défense, n'a pas été retenu par Vahid Halilhodzic pour la prochaine CAN. Sans amertume et avec lucidité, le joueur de Lekhwiya a accepté de livrer son sentiment sur cette absence programmée. Le Temps d'Algérie : «Madjid, vous êtes un joueur emblématique de la sélection algérienne depuis 2004 mais vous ne figurez pas dans la pré-liste des 24 joueurs pour la CAN 2013. Quelle est votre réaction ? Madjid Bougherra : C'est une grosse déception mais il n'y a aucune polémique. Cela fait six mois que je n'ai pas joué et je l'accepte le plus normalement du monde. Je voulais faire la CAN et aller en Afrique du Sud mais la réalité c'est que depuis le 15 juin, je n'ai pas fait un seul match. A l'instar d'Antar Yahia ou de Nadir Belhadj, cette absence avec la sélection pourrait-elle coïncider avec une retraite internationale ? Jamais ! J'ai parlé avec Vahid Halilhodzic et il a été clair sur le sujet. J'ai été moi-même habité par des interrogations ces derniers temps. Madjid es-tu prêt ou pas ? Es-tu à 100% ? Le sélectionneur a répondu à ma place. C'est un mal pour un bien. Tous les internationaux algériens qui ont un moment choisi d'évoluer dans le Golfe (Ziani, Belhadj, Yahia ou Meghni) ont disparu de l'équipe nationale. Pensez-vous qu'il y a un rapport avec le choix de carrière en club ? Je ne le pense pas. J'ai eu une discussion franche à ce sujet avec le coach. Peu importe le championnat, tant que nous jouons et qu'il nous juge compétitifs, nous sommes sélectionnables. Et puis en stage, croyez-moi, il a l'œil et il sait où tu en es. Le Qatar a peut-être fragilisé votre statut chez les Verts. Un retour en Europe est-il prévu ? Pour l'heure, je dois jouer mais, effectivement, j'ai des contacts pour l'intersaison prochaine. On me propose des choses, on s'informe, car il me reste un an de contrat. Après, pour la sélection, c'est vrai que c'est mieux d'évoluer dans un club en Europe. A 30 ans pour un défenseur central, vous êtes en pleine maturité. Je reste donc ouvert. Alors qu'il n'a jamais été aussi efficace en club (12 buts en 10 matches avec l'Olympiakos), Rafik Djebbour a été mis à l'écart de cette liste. Qu'en pensez-vous ? Cela m'étonne un peu. Il tourne à plein régime avec l'Olympiakos. Il a même battu son record personnel avec son club. Mais s'il est très efficace en club, il est quasi inexistant avec les Fennecs. Comment expliquez-vous ce paradoxe ? Il est comme un frère et nous parlons souvent ensemble. L'arrivée de Vahid Halilhodzic à la tête des Verts l'a vraiment satisfait car le système de jeu prôné par le coach lui convient parfaitement. Maintenant, il a été blessé ou suspendu lors de nos stages. Il n'a pas eu le temps de s'exprimer. Face au Niger, il a par exemple marqué très vite (3-0). Il n'aura pas la chance d'aller en Afrique du Sud et d'exprimer son talent mais avec notre nouveau style de jeu, je pense qu'il aurait fait de bien meilleures choses. Comment jugez-vous la charnière centrale composée par Carl Medjani (AC Ajaccio) et Essaïd Belkalem (JS Kabylie) ? Est-elle prête pour le défi physique africain ? C'est une défense solide. Le point positif c'est qu'ils ont eu la chance de jouer les deux derniers matches ensemble face à la Libye. Ils se sont très bien débrouillés et ils n'ont pris aucun but. Je suis très confiant. Derrière, il y a aussi Halliche avec qui j'ai joué au Mondial. Il peut apporter son expérience et prétendre à une place de titulaire. Le 2 janvier prochain, avec votre club qatari, vous rencontrerez en match amical le PSG. Serez-vous prêt pour museler Zlatan Ibrahimovic ? Oui, je suis au courant que c'est la question qu'on pose à tous les défenseurs de Ligue 1 (rires...). Ce que je peux vous dire, c'est que c'est un super joueur et que je l'affronterai pour mon match de reprise...C'est toujours bon de se jauger face à un tel adversaire.