Les autorités algériennes et tunisiennes œuvrent de concert à promouvoir le développement régional frontalier pour faire face à la pauvreté et lutter contre le chômage dans les zones frontalières et par conséquent «assurer la stabilité à ces régions et garantir la sécurité aux populations», a indiqué mardi le wali de d'El Tarf, Ahmed Maabed. Il a fait cette déclaration à Tunis en marge de la visite de travail du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Il s'y trouve en compagnie d'autres représentants des wilayas algériennes frontalières avec la Tunisie pour examiner les moyens à même de stimuler le développement socioéconomique dans les régions frontalières et garantir la stabilité et la sécurité tout au long des frontières. Il a estimé que «toutes les composantes de la société civile, les organisations associatives, les investisseurs et les différents promoteurs devraient joindre leurs efforts à ceux des instances gouvernementales pour garantir la réussite de la politique régionale frontalière». Il a souligné que ces programmes de développement visaient à relancer le développement dans divers secteurs, notamment l'agriculture, les PMI, l'artisanat, en sus de la création de postes d'emploi, notamment au profit des jeunes. «Ces projets visent également la promotion des secteurs des services, l'aménagement de routes, la réalisation d'établissements hospitaliers et éducatifs et l'électrification à même de mettre un terme au phénomène du trafic sous toutes ses formes», a-t-il précisé, ajoutant que «les risques de trafic au niveau de la bande frontalière pourraient être liés au trafic de drogue et d'armes qui finance le terrorisme et menace ainsi la sécurité et la stabilité des zones frontalières et leurs populations». «Un problème tunisien peut avoir une réponse algérienne et vice-versa» M. Maabed a souligné que «les solutions aux problèmes auxquels font face les habitants de ces régions devraient être complémentaires car un problème tunisien peut avoir une solution algérienne, et vice-versa». Ce représentant a estimé en outre que ces solutions importantes et sensibles nécessitaient «une étroite collaboration entre les différents opérateurs économiques, les responsables administratifs et les cadres techniques avant de passer à la concrétisation et l'application». Il est à rappeler que le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait entamé lundi une visite de travail de deux jours en Tunisie suite à l'invitation de son homologue tunisien, Ali Larayedh. Ils ont évoqué conjointement le renforcement des relations bilatérales dans divers domaines dont le soutien de la coordination sécuritaire. Cette visite intervient après que plusieurs localités de la Tunisie ont connu des troubles sécuritaires et qu'un groupe terroriste du réseau Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) a été démantelé. Par ailleurs, des affrontements entre les forces de l'ordre et les groupes armés ont eu lieu dans plusieurs régions du pays et ont permis la découverte d'armes, de munitions de guerre et d'explosifs. Cette visite intervient également suite à celle effectuée par le Chef du gouvernement tunisien Hamadi Jabali en Algérie et lors de laquelle l'accent a été mis sur le renforcement de la coopération et la coordination en matière de sécurité entre les deux pays en sus du développement des zones frontalières.