Voila que la même histoire se répète. On croyait que le cas du Mouloudia d'Alger était isolé. Ce n'est pas du tout vrai puisqu'on apprend que Naftal, filiale de Sonatrach, qui envisage d'acheter la SSPA-MCO à hauteur de 75% de son capital, aurait pour intention de négocier avec deux membres du conseil d'administration de cette SSPA sans passer par le CSA. Cela a amené le président de ce dernier, Youcef Djebbari, à réagir et à menacer de retirer le sigle et les couleurs du club à la SSPA si jamais la structure qu'il dirige était mise de côté dans la transaction. Apparemment les gens de Sonatrach et ceux des filiales de cette société ne se sont pas imprégnés des textes qui régissent le sport algérien. Ils devraient consulter le décret exécutif 06-264 relatif aux clubs professionnels et aux sociétés sportives commerciales. Ils liraient dans l'alinéa 4 de l'article 9 du chapitre II de ce texte que «la convention qui doit être signée par les des deux parties doit stipuler les conditions d'utilisation par la société de la dénomination, de la marque ou des autres signes distinctifs dont le club est propriétaire, ainsi que la contrepartie due par la société au club pour cet usage».Le club dont il est question ici est bien le club sportif amateur, le CSA si vous voulez. Dans le même registre, on nous a révélé que le CSA-Mouloudia d'Alger a, depuis longtemps (c'est l'ancienne direction qui l'avait fait), déposé auprès de l'Inapi (la structure algérienne qui protège les marques, les sigles et les droits d'auteur) les droits qu'elle a sur le sigle et les couleurs du MC Alger. Imaginons un seul instant que l'actuel CSA de ce club, ignoré jusqu'à présent par Sonatrach qui préfère négocier avec des indus propriétaires de la SSPA vu qu'ils ont utilisé l'argent du CSA pour acheter des actions, se décide à bloquer ce sigle et ces couleurs et à interdire à la nouvelle SSPA de les utiliser, que va devenir le club qui prétend évoluer en Ligue 1 ? On apprend, d'autre part, que Kamel Longar, un de ceux qui ont utilisé cet argent mais qui l'a admis par voie de presse, allant jusqu'à déclarer que «la SSPA-MCA est née d'un trucage», refuse de céder ses parts à Sonatrach. Les responsables de cette société se trouveraient bien gênés vu qu'ils ne peuvent pas avoir le capital qu'ils désirent si les «actionnaires» ne sont pas sur la même longueur d'ondes. Toujours est-il que ces «actionnaires» sont aujourd'hui au pied du mur. Il y a un peu plus de deux mois (c'était le 8 octobre dernier) chacun d'eux avait reçu une mise en demeure signée du président du CSA, Amar Brahmia, dans laquelle il leur était demandé de restituer au club amateur l'argent qu'ils avaient puisé dans son compte en banque pour acheter en leurs noms propres des actions dans la SSPA. «Un délai de 7 jours vous est consenti à l'effet de régulariser cette situation, faute de quoi je serais obligé de confier le dossier de la procédure y afférente aux avocats-conseils du MC Alger», était-il écrit dans cette mise en demeure. Amar Brahmia a largement dépassé les 7 jours de délai. Il vient de donner carte blanche aux avocats du club pour entamer une action en justice pour que le CSA puisse récupérer son droit et son argent.