Des informations indiquant que Sonatrach allait acheter ce mardi toutes les actions de la SSPA-MCA ont été données par certains titres de la presse nationale. La surprise est de taille parce que selon des sources proches de ce dossier, il semblerait que l'entreprise pétrolière est loin d'en avoir fini avec l'évaluation du club en question. «Ce ne sont que des rumeurs» nous a-t-on affirmé. On a cependant appris à nous méfier dans tout ce qui touche au sport algérien, en particulier à son football. Le week-end dernier, deux des filiales de Sonatrach, Tassili Airlines et Naftal, ont acheté 75% des parts de l'actionnariat respectivement du CS Constantine et du MC Oran. C'est survenu subitement alors que l'on prévoyait cet achat pour bien plus tard. On comprend dès lors qu'il y a de quoi se méfier pour ce qui touche au Mouloudia d'Alger. Si cette démarche venait à se concrétiser ce mardi, il y a lieu de se demander si ceux qui vont signer au nom de la SSPA sont des gens légitimes. On apprend, par exemple, que celui qui va représenter la SSPA ne serait autre que Abdelkader Bouhraoua, son président. Pourtant nous avons bien vu de nos yeux un document où l'intéressé indiquait avoir démissionné de son poste (le reste des membres du Conseil d'administration également). Par ailleurs, et cela est connu de tout le monde, le seul actionnaire de la SSPA est le CSA. C'est de son compte qu'ont été puisés les 100 millions de centimes qui ont servi à créer le capital de la SSPA. Pas un des membres du Conseil d'administration n'a tiré un sou de sa poche. Dans une interview accordée à l'un de nos confrères, en mars 2011, Kamel Longar, alors démissionnaire du Conseil d'administration de la SSPA-MCA, avait déclaré que «cette SSPA avait été créée par trucage». Il a développé dans cet entretien toute une série de faits allant dans le sens d'un montage pas clair du tout, expliquant que «l'AG du club qui avait consacré la SSPA n'était même pas légale». Cette sortie médiatique rejoint ce que nous avions écrit sur ce club il y a quelques jours de cela, à savoir que l'administration publique a laissé faire parce que le Mouloudia représente un club très sensible et le freiner ce serait stopper tout le processus du professionnalisme dans le football algérien. On ajoutera qu'il existe une vidéo dans laquelle d'autres membres du Conseil d'administration reconnaissent que l'argent qui a servi à ouvrir le capital de la SSPA appartient bien au CSA et que pas un des membres du Conseil d'administration ne peut prétendre avoir mis de l'argent de sa poche. A partir de ces données, on comprend mal que Sonatrach n'en vienne pas à discuter qu'avec le vrai propriétaire de la SSPA-MCA qui n'est autre que l'actuel CSA. Il y a des faits irréfutables que la raison ne saurait ignorer. L'entreprise pétrolière n'a aucun intérêt à entretenir le flou.