Le Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, et les chefs des gouvernements libyen, Ali Zidane, et tunisien, Hamadi Jebali, examinent samedi lors d'une réunion tripartie à Ghadamès la situation sécuritaire dans les zones frontalières et les voies et moyens de renforcer la coopération entre les trois pays. La réunion d'une seule journée sera consacrée à l'examen des voies et moyens à même de renforcer la coopération à même de garantir la stabilité, la sécurité et le développement de leurs régions frontalières. Cette réunion vient couronner une série de rencontres bilatérales ayant regroupé récemment les responsables des trois pays dont les visites effectuées par MM. Jebali (2 et 3 décembre) et Zidane (10 et 11 septembre) à Alger. Les trois parties avaient affirmé lors de ces rencontres leur volonté de promouvoir leur coopération dans les différents domaines pour faire face aux défis politiques, sécuritaires et économiques auxquels fait face la région. Dans ce cadre l'Algérie et la Libye ont appelé dans le communiqué final sanctionnant la visite effectuée récemment par M. Zidane en Algérie, à "la réunion du groupe de travail commun d'aide et de promotion des échanges commerciaux avant la fin du premier trimestre 2013". Le groupe se chargera de mettre au point des approches et plans en vue d'accélérer la réalisation d'études indispensables au développement de la région frontalière (Ghadamès-Debdeb) au service du trafic commercial et économique entre les deux pays. Afin de sécuriser leurs frontières communes, l'Algérie s'est engagée à ne permettre à personne d'utiliser son territoire pour porter atteinte à la Libye ou menacer sa sécurité et sa stabilité et la Libye s'est engagée, de son côté, à ne permettre à personne d'utiliser son territoire pour menacer la sécurité et la stabilité de l'Algérie. Les deux pays ont également salué le dialogue, la concertation et la coordination politique entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays tout en œuvrant à la coordination de leur position lors des fora internationaux et régionaux notamment aux niveaux maghrébin, arabe, africain et euro-méditerranéen. Elles ont exprimé en outre leur volonté de réactiver les structures et les institutions de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et de consolider les acquis de cet ensemble qui constitue un objectif stratégique à même de répondre aux aspirations de ses peuples à l'entraide, à la complémentarité et à l'intégration. Au plan régional et concernant la situation au nord du Mali, les deux parties ont exprimé leur profonde inquiétude face aux risques qui menacent la région, soulignant leur convergence des vues sur cette question. Elles ont en outre exprimé leur profonde conviction que le règlement de la crise réside dans un dialogue national sérieux et constructif avec toutes les parties qui rejettent le terrorisme, tout en tenant compte des revendications légitimes des composantes du peuple malien, dans le cadre de la préservation de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. Les deux parties ont condamné toutes les formes d'extrémisme, de terrorisme et de crime organisé, tout en réaffirmant leur détermination à mobiliser tous les moyens nécessaires pour lutter contre ces phénomènes qui menacent la sécurité et la stabilité de la région. Les deux parties ont exprimé leur volonté d'intensifier la coopération, la coordination et la concertation en vue de faire face aux risques et dangers qui menacent la stabilité et la sécurité des peuples de la région du Sahel, dont la lourde responsabilité incombe à tout un chacun, et ce dans le cadre du respect mutuel, de la préservation de la souveraineté nationale et du rejet catégorique de toute tentative d'atteinte à l'intégrité territoriale des pays de la région. Le Premier ministre, M. Abdelkader Sellal, avait souligné la disponibilité de l'Algérie à apporter son aide à la Libye, notamment au volet sécuritaire en vue de "conforter l'autorité" libyenne. De son coté, le Chef du gouvernement libyen, M. Ali Zidane, a annoncé lors de sa dernière visite à Alger le lancement en janvier 2013 de plusieurs initiatives dans le domaine de la coopération sécuritaire entre son pays et l'Algérie. Concernant les relations algéro-tunisiennes, la visite du Chef du gouvernement tunisien, M. Jebali a été couronné d'un communiqué commun dans lequel les deux parties se sont félicitées du niveau de coopération et de coordination établies entre les instances spécialisées appelant à leur consolidation et à leur intensification dans le cadre de la lutte antiterroriste et de la lutte contre le crime organisé, la contrebande et le trafic de drogue. En vue de conférer davantage d'efficacité aux mécanismes régissant la coopération bilatérale, les deux parties ont fait part de leur disponibilité à poursuivre la concertation sur les moyens à même de d'organisation l'action des structures et mécanismes de coopération dans la perspective de sa promotion. Les deux parties ont noté avec satisfaction l'élaboration d'un projet de feuille de route commune pour le développement des régions frontalières et et leur convergence de vues autours d'une approche prospective commune pour promouvoir la coopération bilatérale, deux propositions à soumettre à la prochaine session de la Grande commission mixte entre les deux pays. Les deux pays se sont félicités des importantes avancées réalisées par les frères libyens dans le processus de transition démocratique à travers l'élection de M. Ali Zidane à la tête du conseil des ministres libyen et le plébiscite de son gouvernement par le congrès général libyen. Les deux parties ont exprimé leur détermination à œuvrer ensemble pour conforter la stabilité en Libye, le parachèvement de ses institutions constitutionnelles et la relance du développement dans ce pays. L'Algérie avait, rappelle-t-on, participé en mars 2012 à Tripoli (Libye) aux travaux de la Conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières, représentée par le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, M. Daho Ould Kablia. Outre l'Algérie, la réunion a vu la participation de la Libye, le Niger, le Tchad, le Maroc, la Tunisie, le Soudan et l'Egypte et celle de l'Union africaine (UA), de la Ligue arabe, de l'ONU et de l'Union européenne (UE) en tant qu'observateurs.