En colère, désespérés mais déterminés à se faire entendre, les habitants d'El Hamiz, dans la commune de Dar El Beïda (Alger), ont procédé au blocage de la RN5 au niveau du commissariat de police. Des troncs d'arbres et des pneus enflammés ont été utilisés, hier matin, pour protester contre l'installation d'un transformateur électrique au milieu des habitations. «C'est la seule façon pour nous de nous faire entendre, et encore !» nous a indiqué un habitant du quartier. «Cette action intervient après l'échec de toutes les formes de protestation pacifiques», nous confie Mohamed M., la quarantaine, qui soutient le recours à ce genre de comportements «tant qu'on ne fait de mal à personne». Les habitants des quartiers de Sofra nord (Friri et Zemem Ramdane), à la sortie de la ville en allant vers Alger, ont déclaré avoir porté à la connaissance de l'Assemblée populaire nationale leur inquiétude quant aux risques que comporte la mise en place d'un transformateur électrique au milieu des habitations. «Les habitants, notamment les enfants, courent un risque majeur en passant près de ce transformateur à haute tension», précisent des protestataires. Les risques d'électrocution et de maladies, le bruit incessant et la possibilité de le placer ailleurs dans la commune sont autant de facteurs qui ont poussé la population à agir. «Or, face à notre préoccupation, les élus font la sourde oreille malgré leur promesse d'étudier la question avant les élections locales du 29 novembre dernier», explique H.H., la trentaine, habitant du quartier. Pire, poursuit un jeune, «hier, on nous a envoyé la police antiémeute qui nous a asphyxiés avec des bombes lacrymogènes. On nous avait promis des aires de jeux, un stade et d'autres structures utiles, voilà qu'on nous propose à la place un transformateur électrique au milieu des maisons. Pourtant, ce n'est pas l'espace qui manque ici», regrette le jeune protestataire. Convaincus qu'il s'agit là de la seule façon pour eux d'obtenir gain de cause et en guise de représailles, les protestataires ont brûlé des pneus et des troncs d'arbres sur la route nationale en face du commissariat de police, qui cette fois est restée passive.