Le bras de fer entre les parents d'élèves de l'école El Bachir El Ibrahimi, en plein centre-ville d'Oran, et la directrice nouvellement mutée à l'établissement, se poursuit. Hier matin, devant l'entrée de ladite école, la tension est montée d'un cran, lorsque les parents d'élèves ont appris que douze enseignantes qui contestent l'installation de la nouvelle directrice encourent des menaces de sanctions de la part de la direction de l'éducation. «Elles n'ont rien à voir puisque nous refusons que nos enfants aillent à l'école tant que cette directrice est là», ont indiqué des parents devant un syndicaliste dépêché par l'académie. Ces derniers se sont dits sidérés par l'aplomb du syndicaliste, «qui ne s'est pas privé pour s'aligner du côté de la directrice en affirmant que si les enseignantes ne veulent pas travailler avec elle, elles seront mutées. Dans ce cas, nous allons garder nos enfants à la maison. C'est le monde à l'envers. Cette dame a eu des problèmes avec une enseignante a hai Khemisti, et au lieu de la sanctionner, on lui accorde une promotion en l'installant à la tête d'un établissement du centre-ville. On veut muter cinq enseignantes qui ont dénoncé sa gestion, ce n'est pas normal. Cela prouve qu'elle est bien pistonnée. A qui profite ce pourrissement ?», se demandent les parents. Dans une classe, un autre responsable, dépêché par la direction de l'éducation, discutait avec les enseignantes qui refusent de travailler avec la directrice. Sur un ton ferme, il leur propose de reprendre le travail. «Nous allons proposer à la directrice son départ en congé de maladie en attendant de trouver une solution», dira-t-il. Cette proposition a été rejetée par des enseignantes et des parents d'élèves qui campent sur leur position en refusant l'installation de cette directrice. «Dans l'intérêt de nos enfants, nous exigeons qu'elle soit remplacée par n'importe quel autre responsable. Nous ne sommes pas pour le retour de l'ancien directeur, mais nous refusons son installation. Pourquoi soutiennent-ils cette directrice et pourquoi ce silence des autorités locales qui ne semblent pas faire de l'intérêt de nos enfants un souci. Nos enfants resteront à la maison tant que cette directrice est là», menacent certains parents. Par ailleurs, des sources ont indiqué que cette directrice, qui s'est vue attribuer un logement d'astreinte à l'école Djellouli Mohamed à haï Khemisti, n'a pas trouvé mieux que d'y installer des proches. «Comment lui attribuer un logement de fonction, alors que son époux, l'ancien directeur de l'école Bachir El Ibrahimi, même parti à la retraite, continue d'occuper le logement implanté dans l'enceinte de l'établissement», affirment des enseignantes, en précisant que c'est une situation de non-droit au moment où des enseignants ne trouvent pas de toit à leur famille.