La fugue de mineurs est malheureusement une réalité en Algérie. Selon un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) adressé à notre rédaction, 204 mineurs, dont 71 de sexe féminin, ont fui du domicile familial au cours de l'année 2012. La DGSN annonce que le nombre est en baisse comparativement à l'année 2010, pendant laquelle 232 mineurs, dont 100 de sexe féminin, avaient fugué. Les raisons de la baisse dans les chiffres relatifs aux fugues de mineurs seraient, selon le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, directeur de la communication et des relations publiques à la DGSN, «d'un côté les campagnes de sensibilisation menées par la Direction générale de la Sûreté nationale et les portes ouvertes organisées par cette institution, et, de l'autre, le grand rôle joué par les parents, le secteur de l'éducation et les différents médias». Le même responsable ajoute que les enfants concernés par les fugues sont âgés de 13 à 18 ans, et que la DGSN a mobilisé des équipes pour mineurs et l'ensemble des psychologues et sociologues de la direction générale de la sûreté nationale pour les remettre au domicile familial. Le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia ajoute que «la Direction générale de la sûreté nationale reste mobilisée pour la prise en charge des avis qui lui parviennent à travers la ligne de police secours, le numéro 17 et le numéro vert 1548 mis à la disposition des citoyens». Le nombre de fugues pourrait être plus important puisque ces chiffres concernent ceux enregistrés par la Direction générale de la sûreté nationale, ne prenant pas en considération ceux recensés par la Gendarmerie nationale. Les fugues s'ajoutent aux enlèvements et séquestrations d'enfants. Des assassinats ont même été commis contre des mineurs, comme c'est le cas de la petite Chaïma, 8 ans, enlevée à Mahelma et retrouvée morte le lendemain dans le cimetière de cette localité. Des traces de violences ont été retrouvées sur son corps et, selon l'enquête menée par la Gendarmerie nationale, la victime avait été violée.