Destitué jeudi par ses adversaires lors d'un vote à bulletins secrets qui a tenu en haleine pendant plus de 4 heures les membres du comité central du FLN, Abdelaziz Belkhadem ne s'avoue pas vaincu. Il s'est réuni hier avec ses partisans et a tenu à poursuivre les travaux de la session du CC. «Une violation des statuts du parti», estiment ses opposants qui ont saisi le ministère de l'Intérieur. Bien que ses adversaires aient déclaré jeudi à minuit la session du comité central «ouverte», pour laisser le temps à l'élection d'un nouveau secrétaire «dans le calme et la sérénité et après concertation avec toutes les parties», Abdelaziz Belkhadem a tenu à poursuivre les travaux avec ses partisans lors d'une séance matinale à laquelle ses adversaires n'ont pas pris part et a même proposé l'élection d'un nouveau secrétaire général et l'installation d'une commission de candidature. C'est lui-même qui a dirigé la séance en présence d'un huissier de justice alors que ses adversaires estiment que «du moment que la vacance du poste du SG est constatée, la mission de Belkhadem a pris fin». L'huissier de justice évoque sa «réquisition» jusqu'à la fin des travaux dont l'ordre du jour n'est pas «épuisé». Pour les partisans de Belkhadem, les procédures ne sont pas respectées. L'ordre du jour prévoyait en effet que dans le cas où la confiance n'est pas renouvelée à l'ex-SG, on devrait procéder à l'élection d'un nouveau secrétaire général parmi les éventuelles candidatures. C'est ce qui s'est passé hier lorsque Belkhadem annonçait le refus de ces derniers de prendre part à la commission de candidature composée de 12 membres (6 de chaque clan). «J'avais rendez-vous avec les contestataires du comité central à 17h pour désigner les membres de la commission de candidature, mais ils ne sont pas venus», a-t-il déclaré à ses partisans. Ils ont alors poursuivi les travaux et la commission réduite donc à 6 membres a reçu deux candidatures, celles de Noureddine Essed, actuel député, et de Baya Khelaf. Après cet énième «coup» de Belkhadem, les opposants qui avaient installé après la «destitution» du SG jeudi un bureau de 8 membres dont 3 sont issus du clan de l'ex-secrétaire général, présidé par Mohamed Boumehdi qui devait se charger de gérer la période de vacance du poste jusqu'à l'élection d'un nouveau secrétaire général va saisir le ministère de l'Intérieur auquel est transmis le procès-verbal de l'installation du bureau de la session. L'Intérieur va également être saisi à propos du non-respect par Belkhadem des statuts du parti et de son règlement intérieur, a déclaré Boumehdi aux journalistes. Le bureau qu'il préside, affirme-t-on du côté des opposants, se chargera de fixer la date de la reprise des travaux et examinera la possibilité de former une commission pour la réception des candidatures au poste de secrétaire général du parti. L'élection du nouveau secrétaire général se déroulera à bulletins secrets si plusieurs candidatures sont enregistrées. Si un seul candidat se présente, le comité central procédera à sa nomination à ce poste, précise-t-on. Mais Belkhadem a devancé ses adversaires qui ont crié victoire jeudi, avant d'assister à d'autres manœuvres de Belkhadem qui ne veut décidément pas partir sur la pointe des pieds. Le feuilleton continue donc et les travaux de la session se poursuivent sans les adversaires de Belkhadem.