Les travaux de réalisation du tramway à Cinq maisons ont perturbé la circulation automobile et affecté l'activité des rôtisseries dont les gérants tentent de s'adapter en attendant la levée du chantier. C'est un fait : le chantier du tramway, installé dans le quartier Cinq maisons. A Mohammadia, a considérablement affecté l'activité commerciale qui fait la vocation de l'endroit.Cinq maisons, c'est connu, abrite des dizaines de rôtisseries alignées dans le même boulevard. La construction du tram a fait que les déplacements automobiles y sont rares parce que très difficiles. «L'activité a beaucoup chuté ces derniers temps à cause des travaux», affirme le caissier de Ichbilia. Les commerçants refusent toutefois de céder à la panique, même si la levée du chantier n'est pas pour demain.S'adaptant à cette situation à laquelle ils ne s'attendaient pas vraiment, les gérants de ces commerces innovent pour attirer la clientèle. Désormais, chaque rôtisserie est dotée d'un service d'accueil. L'agent affecté à cette tâche prend pied dans la rue. Tout ce qu'il à faire, c'est d'apostropher les passants afin de les pousser à se rendre dans la boutique qui le fait travailler.Ces jeunes ne reculent devant rien : il leur arrive de saisir les clients par la main, voire les attirent par la force, pour les inviter. La situation se complique quand un client hésite devant le nombre des commerces. Dans ce cas, il est harcelé par une multitude d'agents. Pour faire dans la concurrence, l'Ichbilia propose par exemple un «bonus». Autrement dit, une remise de 50 DA sur la note.«Allah ghaleb, si l'on ne fait pas comme ça, on sera contraint de fermer», estime El Hadi, l'agent de cette rôtisserie. L'Ichbilia est située à la sortie, du côté du pont des Pins maritimes. Dans ce coin, la concurrence fait rage. «Ici mesdames, nous avons une deuxième salle familiale !», crie El Hadi.Les dames ont préféré se rendre chez son voisin. Et à El Hadi de répliquer : «Vous avez raté mesdames !» Ces scènes théâtrales, répétées à l'envi, attirent l'attention de tous les passants, piétons ou voituriers. Elles les amusent. Chez El Hadja, située à quelques pas du carrefour principal du quartier, la publicité faite sur le produit est encore plus difficile à mener.Les serveurs ne se contentent pas d'interpeller les rares piétons qui sont de passage, ils vont jusqu'à prendre langue avec les automobilistes coincés dans les embouteillages. Ce qui les intéresse, c'est de leur vendre des poulets rôtis à emporter avec soi. Pas moyen de faire autrement : les salles de restauration, publiques ou réservées aux familles, sont vides. C'est clair : l'activité a été considérablement affectée par les travaux du chantier du tram.