Le dialogue politique sur la stabilisation de la région du Sahel doit se faire "particulièrement" avec l'Algérie, a affirmé mardi à Alger, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes du Royaume de Belgique, M. Didier Reynders. Dans une déclaration à la presse à l'issue de l'audience que lui a accordée le Président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, M. Reynders a estimé que le dialogue autour du Mali "est important avec les pays du champs, mais particulièrement avec l'Algérie". Il a souligné que "la manière dont on peut envisager le dialogue entre le sud et le nord du Mali, et plus largement la manière de pouvoir stabiliser l'ensemble du Sahel" est un débat sur lequel l'Algérie et la Belgique ont "beaucoup à échanger". M. Reynders a relevé avoir abordé avec le président Bouteflika les questions régionales et "en particulier la situation au Mali" qu'il va visiter "dès ce soir", selon ses propos. "Nous allons essayer de voir comment nous pouvons collaborer sur la sécurisation du pays d'une part, mais aussi sur le volet du dialogue politique", a-t-il dit. Par ailleurs, M. Reynders a relevé avoir passé en revue avec le chef de l'Etat les relations bilatérales entre Alger et Bruxelles, et les moyens de les renforcer. "Nous avons eu des échanges sur le terrain économique, les collaborations possibles et la préparation de la commission algéro-belge qui aura lieu en novembre prochain", a-t-il fait savoir. Les deux pays comptent "conclure" des accords cadres en matière de transport ferroviaire et d'autres domaines des transports, mais aussi dans l'énergie nucléaire civile et la santé, selon le vice premier ministre belge. La circulation des personnes entre les deux pays, a également été abordée par le président Bouteflika et Reynders qui a rappelé que les deux secrétaires d'Etat dans ce domaine se sont vus et qu'une "démarche a été entamée pour mettre à plat les difficultés rencontrées, mais aussi pour trouver les solutions sur le plan bilatéral". M. Reynders a, par la même occasion, réitéré la "sympathie" du gouvernement et de la population belges à l'égard des victimes de l'attaque terroriste de Tiguentourine (In Aménas) et de leurs familles. Il a rappelé que son pays a "apprécié les choix stratégiques qui ont été opérés" par l'Algérie, des choix qu'il a qualifié de "difficiles" et qui peuvent, à son avis, "donner lieu à de nombreuses critiques". Les choix de l'Algérie "doivent permettre de résister à toutes les tentations terroristes dans la région", a soutenu M. Reynders.