Nouveau rebondissement dans le débrayage cyclique engagé par le personnel du ministère des Affaires étrangères (MAE) depuis dimanche dernier. Après deux cycles de grève d'une durée de trois jours chacun, la justice s'en mêle. C'est ce que rapporte une information diffusée hier par l'APS se référant à un communiqué rendu public par le tribunal administratif de Bir Mourad Raïs et dans lequel la même instance judiciaire informe d'une ordonnance d'invalidation du préavis de grève à laquelle avait appelé le syndicat autonome des personnels des Affaires étrangères (Sapae). Du coup, le débrayage des quelque 600 employés du département de Mourad Medelci est donc déclaré «illégal» par le même tribunal qui précise avoir rendu deux ordonnances en référé lors d'une audience publique tenue jeudi dernier. La première concerne, selon la même source, «l'évacuation des locaux professionnels du siège du ministère des Affaires étrangères situé au quartier des Annassers à Alger par tous les travailleurs grévistes et leurs représentants syndicaux, leur enjoignant de cesser tout agissement pouvant entraver le déroulement normal du travail». La seconde ordonnance, quant à elle, porte sur l'invalidation du préavis de grève déposé en date du 30 janvier dernier par le Sapae sous le numéro 58/2013, en insistant une fois de plus sur le caractère illégal de la protestation. Jusqu'à hier après-midi, une telle décision judiciaire dont l'agence APS a été rendue destinataire par le biais d'un communiqué n'a pas été encore été notifiée aux membres du bureau exécutif du syndicat initiateur de ce mouvement. C'est du moins ce que nous a déclaré hier l'un des concernés, en l'occurrence Rabah Toubal. «En toute franchise, la décision que je viens d'apprendre à cet instant même (ndlr, hier après-midi) ne nous pas encore été notifiée par un huissier de justice», a-t-il déclaré en faisant part de son étonnement. Le Sapae dit être «légaliste» La grève du personnel du Mae entamera-t-elle son troisième cycle de trois jours consécutifs prévu aujourd'hui? A cette question, le syndicaliste répond par la négative. «Nous sommes des légalistes et nous respectons les décisions de notre justice. Je ne pense pas que la grève se poursuivra maintenant qu'un arrêté du tribunal l'a déclarée illégale», a-t-il expliqué. Notre interlocuteur annonce par ailleurs la tenue d'une conférence qui sera animée ce matin par les représentants du Sapae. La rencontre avec les professionnels des médias prévue au ministère des AE a pour objectif de «faire le bilan des six jours de grève et décider des suites à donner à cette action», précise-t-on encore. A rappeler que le recours au débrayage a été décidé par l'exécutif du Sapae suite à l'échec des négociations engagées avec l'administration des AE, y compris les responsables de la Direction des ressources humaines (DRH) à même de parvenir à une formule de prise en charge des revendications exprimées. Des doléances d'ordre socioprofessionnel ayant trait, rappelle-t-on, à la titularisation de quelque 200 employés contractuels dont certains ont été recrutés depuis 1978, la révision à la hausse des salaires et des primes de rendement ainsi que la modification d'un décret présidentiel relatif à l'affectation à l'étranger des employés des corps communs.