"Messi, siempre Messi", "Messi, toujours Messi" en français, titrait récemment Marca, le grand quotidien sportif espagnol: le quadruple Ballon d'Or vient de franchir le cap des 300 buts sous le maillot de Barcelone, qui adore sa Messi-dépendance. Attention, vertige. Certains pensaient que le quadruple Ballon d'or avait crevé le plafond. Pas encore. Ses statistiques sont exceptionnelles, avec 37 buts en seulement 24 journées de championnat et une barre symbolique des 300 réalisations sous le maillot barcelonais franchie samedi dernier en Liga contre Grenade (2-1). D'autres chiffres? A lui seul, le petit attaquant argentin a marqué plus de buts que 15 équipes du championnat d'Espagne... Alors évidemment, "la Pulga" (la puce) fait les gros titres. Et évidemment, l'idée fait son chemin que sans Messi, le Barça ne serait pas vraiment le Barça. Lundi, Pedro, l'un des associés de Messi sur le front de l'attaque barcelonaise, s'escrimait à nier une certaine Messi-dépendance. Avant d'avouer finalement: "S'il n'est pas là, forcément, ça se remarque. L'équipe dans l'ensemble est très forte, mais Leo est en train de dépasser toutes les limites". Les joueurs de Barcelone s'en accommodent aussi, car la pression médiatique les épargne forcément dans l'ombre du "Roi Leo". Ainsi, plus personne ou presque ne remarque que la position d'Iniesta a changé sur le terrain. Le "Mage" évolue ainsi désormais ailier plutôt que milieu. Alors qu'avec Guardiola l'international espagnol évoluait le plus souvent dans l'entrejeu, la paire Vilanova-Roura (entraîneur et adjoint) a, elle, davantage tendance à l'utiliser comme ailier. L'absence de Villa au second plan De son propre aveu, le principal intéressé préférerait pourtant jouer dans l'entrejeu, mais il consent à se sacrifier "pour le bien de l'équipe". Le changement de position d'Iniesta est dû aussi au rendement très décevant du Chilien Alexis Sanchez, assez maladroit ces derniers temps dans la finition. Face à l'AC Milan, mercredi en 8e de finale aller de Ligue des Champions, il est ainsi plus vraisemblable qu'Iniesta joue ailier, avec Fabregas comme soutien au milieu. Mais qui y prêtera attention, quand tous les yeux seront braqués sur Messi? Les performances du natif de Rosario, en Argentine, sont telles que tout le monde oublie aussi que Barcelone doit vivre une nouvelle fois sans Villa. Depuis sa grave fracture du tibia gauche en décembre 2011 au Mondial des clubs, l'ex-attaquant de Valence paraît maudit. Alors qu'il venait de reconquérir sa place de titulaire auprès d'un Vilanova qui semblait lui préférer Alexis Sanchez, "El Guaje" (le gamin) a vu son retour au premier plan interrompu par des coliques néphrétiques qui l'ont contraint à l'hospitalisation jusqu'à vendredi dernier. Se sentant encore affaibli par cette crise, le meilleur buteur de l'histoire de la sélection espagnole a décidé, d'un commun accord avec Roura (Vilanova sera absent mercredi pour cause de traitement à New York de son cancer à une glande salivaire), de ne pas voyager en terres italiennes. Mais dans les rangs de l'AC Milan, c'est une absence de Messi qui aurait regonflé le moral des troupes. L'an dernier, le Barça avait éliminé l'AC en quarts de finale de la Ligue des Champions (0-0, 3-1). Et devinez qui avait marqué un doublé au retour au Camp Nou?