Le Front Polisario a appelé, mardi soir, le Conseil de sécurité de l'ONU à intervenir pour demander l'annulation du verdict prononcé dimanche dernier par le tribunal militaire de Rabat à l'encontre du groupe de prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik. Ce tribunal a condamné neuf prévenus sahraouis à la réclusion à perpétuité, quatre autres à 30 ans de prison, huit à 25 ans, deux à 20 ans d'emprisonnement et deux autres à la peine correspondant à la durée de la détention préventive, à savoir 27 mois. «Le Front Polisario appelle le Conseil de sécurité à intervenir dans les plus brefs délais pour demander l'annulation des décisions arbitraires prises par le tribunal militaire du Maroc, et la libération de tous les détenus politiques sahraouis qui croupissent dans les prisons marocaines», a souligné le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari, dans sa lettre adressée au président du Conseil de sécurité, Kim Sook. «Tel qu'il était attendu dans le contexte d'un procès politique, le tribunal militaire marocain a prononcé, le 16 février, un ensemble de jugements terriblement graves et inacceptables à l'encontre des prisonniers politiques sahraouis», a mentionné le représentant sahraoui dans sa lettre transmise à l'organe de décision de l'ONU. Des ONG italiennes dénoncent Les réactions condamnant ce verdict qualifié d'«injuste» et «d'arbitraire» n'ont pas cessé depuis dimanche dernier. Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme (HCDH) a exprimé, mardi soir, de vives critiques contre la justice marocaine quant aux conditions qui ont entouré le procès tenu par le tribunal militaire de Rabat à l'encontre des prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik. Dans son point de presse, le porte-parole de cette agence de l'ONU, Rupert Colville, a affirmé que le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme était «préoccupé par le recours des autorités marocaines à un tribunal militaire pour juger et condamner les 25 civils sahraouis». Des ONG italiennes ont dénoncé hier également les condamnations des prisonniers politiques sahraouis. Quatre ONG italiennes, amies du peuple sahraoui, ont dénoncé les «lourdes» condamnations des prisonniers politiques sahraouis prononcées par le tribunal militaire de Rabat et ont lancé un appel pour leur libération immédiate. Trois ONG basées en Italie (Jaima sahraouie, Kabara et El Ouali) et regroupées au sein de la «Campagne internationale pour la libération des prisonniers politiques sahraouis», ont ainsi émis un «SOS-liberté pour le groupe de militants du camp de Gdeim Izik», qui venaient d'écoper de lourdes peines de prison, dans un communiqué conjoint. L'Association nationale (italienne) de solidarité avec le peuple sahraoui (ANSPS) a estimé que «Rabat s'illusionne de décapiter le printemps sahraoui».