La mort d'Hugo Chavez ouvre une période d'incertitude politique avec une lutte pour la succession du président vénézuélien qui laisse, après 14 ans de pouvoir, un héritage contrasté, selon la presse européenne. "S'ouvre désormais une période incertaine de gouvernement provisoire", écrit le quotidien espagnol de centre droit El Mundo, d'autant, souligne-t-il, que le vice-président et successeur probable Nicolas Maduro a fait monter la tension en déclarant, comme Hugo Chavez l'avait fait avant lui, que l'ex-chef de l'Etat avait été victime d'une attaque des "ennemis" du Venezuela. "Mort attendue et incertitude", écrit aussi le journal conservateur espagnol ABC, soulignant que Nicolas Maduro "a profité des derniers instants pour provoquer des tensions inutiles avec les Etats-Unis, sans aucun doute pour maintenir ses partisans sous tension". "Le Venezuela est en état d'urgence", relève le quotidien portugais Publico, rappelant que le gouvernement a déployé l'armée et les forces de police dans ce pays. "La lutte pour le leadership de la révolution est ouverte", s'inquiète aussi le grand quotidien portugais Diario de Noticias qui consacre, comme de nombreux autres journaux, un dossier spécial à la mort du dirigeant. La succession d'Hugo Chavez s'annonce en effet difficile et "reste à savoir si le chavisme survivra à son décès : l'homme a beaucoup personnalisé son pouvoir", écrit La Libre Belgique. "Chavez, le dernier caudillo, est mort", titre le quotidien de gauche italien La Repubblica, expliquant qu e si "un peu moins de la moitié des Vénézuéliens l'a toujours détesté, un peu plus de la moitié des Vénézuéliens l'a transformé en héros épique et mythologique". "Le dirigeant vénézuélien laisse un héritage d'éducation et de santé pour les pauvres aux côtés d'infrastructures qui se délitent et d'une dépendance économique au pétrole", note pour sa part le quotidien britannique de centre gauche The Guardian. Chavez est "un président sui generis qui est parvenu à conserver son poste pendant près de 14 ans et à gagner des élections successives grâce à un mélange de charisme, de générosité dans l'utilisation de l'argent du pétrole, d'une rhétorique populiste et de son habileté pour convaincre beaucoup que leurs vies s'amélioreraient grâce à la révolution bolivarienne", relève aussi le quotidien espagnol de centre gauche El Pais. "Mais il est cependant improbable que son successeur, quel qu'il soit, reçoive le soutien suffisant pour que les citoyens tolèrent longtemps les énormes déséquilibres économiques, les pénuries au quotidien, la corruption répandue ou la violence urbaine rampante qui affligent ce pays caribéen et sont restés intacts ou se sont aggravés après le long règne du président qui vient de disparaître", ajoute-t-il.