Le propriétaire d'une télévision privée libyenne proche des libéraux et son ancien directeur exécutif enlevés jeudi par un groupe armé au cours d'une attaque contre le siège de la chaîne, étaient toujours détenus vendredi par leurs ravisseurs, selon la télévision. La chaîne a précisé ignorer toujours l'identité des ravisseurs, leurs revendications et le lieu où sont toujours retenus Jomaa Al-Osta, propriétaire et président du conseil d'administration, et Nabil al-Chibani, ancien directeur exécutif qui se trouvait par hasard sur les lieux au moment de l'attaque. Jeudi, un groupe armé a pris d'assaut le siège d'Alassema TV à Tripoli, a saccagé les locaux et a enlevé Jomaa Al-Osta et Nabil al-Chibani, ainsi que quatre présentateurs et des journalistes. Selon les journalistes et présentateurs qui ont été libérés l'un après l'autre au bout de quelques heures, les ravisseurs reprochent à la chaîne sa ligne éditoriale, en particulier son opposition présumée à un projet de loi excluant de la vie politique des collaborateurs du régime de Mouammar Kadhafi. Cette loi a provoqué des remous au sein de la classe politique, dans la mesure où elle risque d'exclure des dirigeants du pays ainsi que plusieurs personnalités politiques, dont le chef de l'Alliance des forces nationales (AFN, libérale), Mahmoud Jibril. Vendredi, l'organisation Reporters sans frontières a condamné dans un communiqué l'attaque de la chaîne et a exprimé sa "vive inquiétude" sur le sort de MM. Osta et Chibani, appelant les autorités libyennes à "prendre toutes les mesures nécessaires afin d'obtenir leur libération". L'Assemblée nationale libyenne, la plus haute instance politique du pays, a appelé jeudi soir "le ministère de l'Intérieur à assumer totalement sa responsabilité et à intervenir immédiatement pour libérer les prisonniers".