Les dirigeants du monde entier et notamment des pays en développement ont salué mercredi l'élection du pape François, l'Argentin Jorge Bergoglio, "premier pape des Amériques". "Son élection témoigne (...) de la force et de la vitalité d'une région qui influence de plus en plus notre monde, et comme des millions d'Américains hispaniques, nous, aux Etats-Unis, éprouvons la même joie en cette journée historique", a déclaré le président des Etats-Unis Barack Obama, qui a adressé ses "vœux chaleureux" au "premier pape des Amériques". La présidente argentine Cristina Kirchner a souhaité au nouveau pape une "tâche pastorale fructueuse dans l'exercice de si grandes responsabilités à la recherche de la justice, de l'égalité, de la fraternité et de la paix de l'humanité". La présidente du Brésil Dilma Rousseff a souligné que "les fidèles" l'attendaient "avec impatience" à Rio de Janeiro pour les Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) en juillet. L'Union européenne a souhaité un long pontificat afin qu'il puisse "promouvoir la paix, la solidarité et la dignité humaine". Le président français François Hollande a assuré que "la France, fidèle à son histoire et aux principes universels de liberté, d'égalité et de fraternité (...) poursuivra le dialogue confiant qu'elle a toujours entretenu avec le Saint-Siège". "Le symbole de l'élection d'un pape venu d'Amérique latine nous a ravis et nous touche", ont déclaré les évêques d'Afrique du sud pour qui le nouveau pape, fils d'un "humble cheminot, connaît bien les problèmes et les défis que le monde en développement doit affronter". Le pape François est né sur le "continent de l'espérance", ont affirmé les évêques brésiliens pour qui cette élection "revitalise" l'Eglise catholique. "Positif pour l'Afrique" La chancelière allemande Angela Merkel, fille d'un pasteur protestant, a estimé que "bien au-delà de la chrétienté catholique, beaucoup attendent (du pape) une orientation, non seulement dans les questions liées à la foi, mais aussi en ce qui concerne la paix, la justice et la sauvegarde de la création". "Je me réjouis tout particulièrement du fait que, pour les chrétiens d'Amérique du sud, l'un des leurs soit pour la première fois appelé à la tête de l'Eglise catholique", a-t-elle ajouté. Le Premier ministre portugais Pedro Passos Coelho a souhaité un pontificat "d'espoir et de paix, de dialogue entre les peuples et d'intervention active de l'Eglise dans les grandes questions défient l'humanité". Le Patriarche latin de Jérusalem, Mgr Fouad Twal, qui affirme que le nouveau pape est attendu "avec chaleur et impatience" en Terre sainte, a espéré qu'il "continue à œuvrer en faveur de la paix et de la justice au Proche-Orient et plus particulièrement en Terre Sainte", le lieu de naissance du christianisme. Le président palestinien Mahmoud Abbas a convié le chef de l'Eglise catholique à visiter Bethléem, en Cisjordanie, le lieu de naissance de Jésus selon la tradition. Pour John Dingi, prêtre à l'église catholique de Khartoum au Soudan, pays islamique, "il est positif pour l'Afrique (d'avoir un pape latino-américain) car la chrétienté est en augmentation rapide en Afrique, Amérique latine et Asie". Des associations progressistes telles que l'américaine Catholics United, se sont réjouies "d'avoir un dirigeant à la longue tradition de solidarité avec le monde en développement", espérant qu'il soit "une voix prophétique pour l'espoir contre l'oppression et dirige un renouveau de la justice sociale". "Saint François a été le plus grand réformateur de l'Eglise, le pape François doit faire pareil", a pour sa part estimé l'association américaine des victimes de prêtres pédophiles, le Snap, pour qui "la première décision du nouveau pape doit être de déclarer une tolérance zéro pour les abus sexuels" commis par des prêtres. En prenant le nom de Saint François d'Assise, le nouveau pape "met en avant la simplicité, la pauvreté et le contact avec les gens", ont estimé les évêques polonais alors que pour Témoignage chrétien, hebdomadaire catholique marqué à gauche, le choix de ce nom est "un grand symbole d'humilité" au moment où l'Eglise catholique se voit reprocher "une certaine arrogance".