Les personnes dont le nom a une consonance africaine ont plus de mal à obtenir un rendez-vous pour la visite d'un appartement en France, selon un testing réalisé par la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), publié hier. La Halde précise, dans un communiqué, avoir réalisé cette série de tests auprès de bailleurs du secteur privé en région parisienne et sur un site en province, en novembre 2008, «pour démontrer que l'offre de location par un particulier ou une agence pouvait être subordonnée à l'origine supposée d'une personne à l'annonce de son nom». «Ces tests font apparaître que les personnes au patronyme à consonance d'origine africaine rencontrent plus de difficultés à obtenir un rendez-vous pour la visite d'un appartement», déclare la Halde. Parmi les offres de location sélectionnées, 36 opérateurs ont été testés (agences ou particuliers). Dans 15 cas (huit agences et sept particuliers), la Halde a relevé une différence de comportement en défaveur du candidat d'origine africaine. Elle a procédé à des vérifications et à des investigations sur chacun de ces cas. Les tests ont été réalisés au téléphone en présence d'agents assermentés de la Halde. Ils se sont déroulés au moment de la prise de contact téléphonique suite à une offre de location pour obtenir une visite du logement. La Halde a décidé de «transmettre au procureur de la République les dossiers pour lesquels le traitement litigieux paraît discriminatoire». Le testing, terme emprunté à l'anglais, consiste à présenter des personnes d'origine européenne puis des jeunes d'origine maghrébine ou africaine pour prouver la sélection opérée sur ces critères raciaux à l'entrée de discothèques, de restaurants, de campings, pour l'embauche dans une entreprise ou la location d'un logement. En juin 2002, la Cour de cassation avait jugé que le testing pouvait être utilisé comme mode de preuve en justice.