Même si les récentes affaires d'enlèvements et d'assassinats d'enfants ont été qualifiées par les services de sécurité «d'actes isolés», le gouvernement compte réagir en prenant des mesures d'urgence. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal tiendra aujourd'hui une réunion ad hoc avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, le ministère de la Justice, les services de sécurité et des représentants des secteurs concernés pour l'examen des différents aspects opérationnels de prévention et de lutte contre ce type de crime, a annoncé hier à Béchar le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia. En marge de la visite de travail du Premier ministre dans la wilaya de Béchar, M. Ould Kablia a indiqué que le kidnapping d'enfants est «une question qui nous préoccupe énormément, bien que beaucoup d'affaires de ce type aient été élucidées par les services de sécurité». Au cours de cette rencontre, seront aussi examinés les différents aspects psychologiques de prévention et de lutte contre ce genre de crimes, a-t-il ajouté. Parmi les mesures qui seront annoncées, le ministre a parlé des mesures de surveillance des écoles en plus d'un plan opérationnel. Il sera question aussi d'élaborer «une stratégie répressive» pour lutter contre les kidnappings d'enfants. En l'espace d'une semaine, trois enfants ont été assassinés (deux garçons à Constantine et une fillette à Tlemcen), plongeant les familles algériennes dans un climat de psychose et d'inquiétude. Auparavant, d'autres enfants ont été tués par leurs ravisseurs à travers le pays. Même si plusieurs affaires ont été élucidées rapidement par les services de sécurité, le sentiment d'insécurité a gagné la société à travers tout le pays, poussant un grand nombre de parents d'élèves à accompagner leur progéniture à l'école et à plaider pour le renforcement des dispositifs de sécurité à la sortie des établissements scolaires. Par ailleurs, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) considère que le phénomène des enlèvements d'enfants n'est pas très répandu en Algérie. Dans une déclaration à la presse, Kheira Messaoudène, commissaire principale chargée du Bureau national de protection de l'enfance et de la délinquance juvénile à la direction de la police judiciaire avait indiqué que douze enfants ont été enlevés au cours des trois dernières années, dont trois assassinés. Selon cette responsable, «on ne peut parler d'enlèvement lorsqu'il y a disparition jusqu'à ce que l'enquête le révèle», et «toutes les enquêtes relatives aux enlèvements suivis d'assassinats ou d'agressions sexuelles révèlent toujours que les auteurs sont proches de la victime».