Répondant aux interrogations de l'opinion publique sur la possibilité d'ester en justice des hauts cadres de l'Etat cités dans des affaires de corruption, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé hier que l'Etat «n'hésitera pas à demander des comptes à toute personne coupable aux yeux de la loi, tout en veillant à recouvrer les droits spoliés». «S'agissant des tentatives d'enrichissement illicite et au préjudice des deniers publics et des droits de la communauté nationale, la loi s'appliquera dans toute sa rigueur car l'Etat est déterminé à imposer le sérieux et l'intégrité dans le travail», a indiqué le président de la République dans un message adressé aux participants au séminaire national sur «l'évolution de l'Armée de libération nationale (ALN) durant la Révolution du 1er Novembre 1954» organisé à Tébessa à l'occasion de la célébration du 51e anniversaire de la fête de la Victoire, lu en son nom par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la Présidence de la République. Après le premier message de février dernier adressé à l'UGTA, où le président avait indiqué : «Je ne peux pas passer sous silence les scandales récemment relevés par la presse et qui touchent à la gestion de Sonatrach», il réaffirme la volonté de l'Etat de lutter contre la corruption et la dilapidation des deniers publics. «Des erreurs et des lacunes ont émaillé la réalisation de certains projets : nombre de ces défaillances peuvent être expliquées par diverses raisons alors que pour d'autres, un examen minutieux s'impose à l'effet de demander des comptes à ceux qui ont failli à leur mission, quels que soient leurs postes», a souligné le président. Sur l'autonomie de la justice, le président a souligné que «la justice jouit aujourd'hui de la compétence qui la conforte dans son action», soulignant que «nos devoirs imposent à l'Etat d'être fort et d'exercer pleinement son pouvoir dans le respect des lois de la République de manière à rassurer sur ses capacités à protéger la vie, les biens et la dignité des citoyens». L'Etat, «animé d'une volonté nationale sincère, s'emploie à mobiliser tous ses moyens, à protéger ses ressources et à diversifier ses sources de revenus. Dans cet effort, l'Algérie a besoin, avant tout, des compétences de ses enfants», a-t-il affirmé. Les compétences requises «ne se limitent pas au savoir-faire technique et à la maîtrise du domaine d'activité, mais impliquent aussi l'accomplissement des devoirs découlant de la responsabilité avec loyauté, intégrité et probité et en plaçant toujours l'intérêt du pays au-dessus de toute autre considération», a précisé le chef de l'Etat. Les grands projets engagés dans les différentes régions du pays «requièrent toutes ces compétences loyales capables de les mener à bon port avec un minimum de pertes. Ces projets sont réalisés avec les richesses de la nation et pour la nation et une telle démarche implique une lourde responsabilité», a ajouté M. Bouteflika. «Ces dernières années, nous n'avons ménagé aucun effort pour rattraper le retard et réunir les conditions favorisant l'amorce effective d'une nouvelle étape d'édification», a soutenu le président Bouteflika, rappelant les efforts consentis dans les différents domaines. Pour le chef de l'Etat, les grandes infrastructures de base mises en place et les réalisations en matière de construction, de routes, de mobilisation des ressources en eau, d'enseignement, de santé et autres, ont été «rendues possibles grâce à l'abnégation des enfants de ce pays qui travaillent avec conscience, responsabilité et loyauté».