Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Mohamed Benmeradi, a affirmé que la guerre au nord du Mali aura, à long terme, un impact sur le tourisme saharien et qu'il est actuellement quasiment impossible de faire l'évaluation de la situation du tourisme dans ces régions dans la conjoncture présente. «Ce que je peux vous dire c'est que des agences de voyage étrangères, ayant fait des démarches pour ramener des touristes désirant visiter ces régions, n'ont procédé à l'annulation d'aucune réservation depuis les évènements du Mali», a indiqué le ministre, en marge de la rencontre d'évaluation du secteur tenue hier à l'hôtel Mazafran, à Alger. «Mais à long terme, et si la guerre dure longtemps, il va y avoir un impact sur le tourisme dans ces régions», a-t-il précisé, en affirmant que la politique de son département vise à «diversifier les destinations touristiques du sud du pays, qui ne doivent pas se limiter uniquement dans le Tassili et le Hoggar mais doivent s'élargir vers d'autres régions comme Timimoun, Adrar, el Fouguara et autres». A propos de la préparation de la saison touristique 2013 dans les stations balnéaires du nord du pays, le ministre a insisté sur «l'amélioration des prestations touristiques» afin de satisfaire la demande nationale et d'attirer les étrangers. A ce propos, il a exhorté les responsables de son département à procéder à des changements en matière d'organisation des opérations de concessions des plages du littoral en «favorisant l'octroi des contrats aux spécialistes du domaine comme les agences de voyage, les établissements hôteliers et autres de façon à garantir la gratuité et la liberté de l'accès aux plages». «Lorsque le professionnel agit sur ces prestations, il défend son label et le touriste peut, à travers ce même label, dénoncer les défaillances et apprécier les services. Ce n'est pas le cas lorsqu'il s'agit de privés qui restent non identifiés chez le client», a-t-il indiqué. 130 dossiers bloqués Le ministre a soulevé «le retard énorme» enregistré en matière d'exécution du programme de réhabilitation et de réalisation des infrastructures hôtelières et celles relevant du secteur de l'artisanat, la préparation des plans d'aménagement dans certaines wilayas et le manque de coordination entre les directeurs du tourisme et ceux de l'artisanat, estimant que cette situation constitue «un grand blocage à même de ralentir le développement de l'investissement sectoriel». Il a indiqué que 720 projets sont en cours de réalisation en plus des 1700 établissements hôteliers existants au niveau national. Benmeradi a annoncé la tenue des assises nationales du secteur les 14 et 15 avril prochain avec la participation de tous les intervenants du secteur. Elles seront consacrées à l'évaluation quantitative et qualitative du plan de travail arrêté depuis l'adoption du plan d'orientation de l'aménagement touristique de 2008. Le ministre a exhorté les responsables de son secteur à «achever l'opération de classification ou de reclassification des établissements hôteliers avant la fin du premier trimestre en cours». Il a précisé, à ce sujet, que cette opération connaît «un ralentissement» au niveau des commissions de wilaya chargées de classer les infrastructures de 0 à 2 étoiles alors que l'opération de classification des établissements au niveau national de 3 à 5 étoiles connaît un bon avancement. Il a appelé à l'encouragement de la participation du capital national dans la promotion du tourisme en affirmant que le secteur privé algérien a investi pas moins de 220 milliards de dinars pour la réalisation de 713 projets touristiques, ce qui dénote, selon lui, de la confiance que place l'opérateur dans ce secteur. Benmeradi a appelé à intensifier les efforts pour libérer le foncier dans les zones d'extension touristique. Selon lui, 53 000 ha devraient être aménagés au profit des porteurs de projet. Il a souligné, à ce propos que quelque 130 projets sont actuellement gelés en raison de cette contrainte. De son côté, Mohamed Hadj Saïd, secrétaire d'Etat chargé de la promotion du tourisme, a appelé à l'accompagnement des bureaux d'étude dans l'opération de l'aménagement touristique, ce qui permettra de préserver la spécificité de chaque région et le respect du style architectural». Il a alerté également sur le dossier de la gestion foncière dans le secteur estimant que «cette question est très délicate étant que le foncier est irréversible et qu'il risque d'hypothéquer l'avenir du pays».