L'équipe de France n'a pas réussi à tenir le choc face à l'Espagne et s'est inclinée 1-0, laissant la première place du groupe I aux champions du monde et d'Europe, désormais maîtres de leur destin pour une qualification directe pour le Mondial-2014, mardi au Stade de France. Les Bleus ne seront donc pas parvenus à rééditer leur exploit du match aller, en octobre 2012 à Madrid (1-1), et ont été victimes du réveil de la Roja, bien décidée à laver l'affront du stade Vicente-Calderon et celui subi vendredi à domicile contre la Finlande (1-1). A trois journées du terme de la campagne, les Bleus, 2e avec un point de retard sur l'Espagne, peuvent déjà cocher le mois de novembre dans leur agenda, tant ils sont promis aux barrages afin d'obtenir leur ticket pour le Brésil, à moins d'une nouvelle contre-performance des Espagnols et d'un sans faute de leur part. Mais Vicente Del Bosque et les siens ne se feront peut-être pas piéger deux fois. La manière dont ils ont géré leur déplacement en France et le succès arraché sur un but de Pedro (58e) prouvent que la fin de cycle de cette génération dorée n'est pas pour tout de suite. Le nul décroché à Madrid n'était peut-être pas le fruit du hasard mais l'Espagne a montré en s'imposant au Stade de France qu'il y avait encore un gros écart, voire un fossé, entre les deux nations. A méditer pour Deschamps dont les choix osés n'ont pas tous porté leurs fruits, notamment la 2e sélection de Pogba, exclu en fin de match pour un 2e avertissement (77e) malgré une prestation plutôt honnête. Après le 4-4-2 testé avec réussite contre la Géorgie (3-1), vendredi, Deschamps avait décidé logiquement de renforcer son milieu avec le trio Matuidi-Pogba-Cabaye et de titulariser une charnière centrale inédite Varane-Koscielny, laissant le malheureux Mamadou Sakho sur le banc. Le Parisien, soudainement rétrogradé dans la hiérarchie après avoir été le seul à avoir joué l'intégralité des 8 premiers matches du sélectionneur, a pu noter la vigilance des deux défenseurs, qui n'ont laissé aucun répit à David Villa. Mais il aura suffi d'un petit relâchement de Jallet sur le côté droit, à l'origine du but de Pedro, pour mettre à mal tous les plans pré-établis. L'assurance du jeune Varane est toutefois un bon présage pour l'avenir, le défenseur du Real Madrid n'ayant jamais paniqué malgré ses 19 ans, après sa première sortie internationale prometteuse face aux Géorgiens, vendredi. La confiance réitérée en Benzema, en dépit de sa longue disette en bleu (pas de but depuis le 5 juin 2012), aurait également pu être fructueuse, le Madrilène s'étant montré particulièrement impliqué et bagarreur. Dommage qu'il n'ait pas converti ses belles opportunités (15e, 54e). Mais les sifflets entendus à sa sortie (80e) sont le signe que le désamour du public français à son égard va en grandissant. Une nouvelle fois, la lumière côté français est venue des pieds de Mathieu Valbuena. Le Marseillais a encore été le bleu le plus en vue, adressant notamment une merveille d'ouverture pour Franck Ribéry. Mais "Kaiser Franck" a perdu son duel avec Valdes (39e) avant de manquer une belle occasion dans les dix dernières minutes (83e), lui qui avait éclaté à la face de la planète football avec un but contre ces mêmes Espagnols en 8e de finale de la Coupe du monde 2006 (3-1). La France n'aura globalement pas été ridicule, Valdes sortant encore un énorme arrêt en fin de rencontre (86e), mais que pouvait-elle vraiment face à l'armada ibérique, emmenée par un Iniesta en feu et capable à tout moment de planter un couteau dans le dos de son opposant? Après avoir parfaitement entamé la phase qualificative, la voilà rentrée dans le rang et condamnée à jouer les seconds rôles derrière l'invincible Espagne.