Il n'y aura pas de report du procès de l'affaire de la banque Khalifa qui sera rejugée dès demain au tribunal criminel de Blida. Me Miloud Brahimi, un des avocats de la défense, le confirme sans détour : «Des rumeurs sont actuellement distillées, faisant état d'un éventuel ajournement du procès. Une telle hypothèse est entièrement exclue et l'audience de l'affaire Khalifa s'ouvrira bel et bien à la date prévue, c'est-à-dire demain», certifie l'avocat contacté hier. Il nous confirme également que parmi les 75 accusés, une vingtaine sont poursuivis pour «crime» et feront l'objet d'une «prise de corps» dès ce soir pour comparaître en tant que détenus demain matin devant le juge. Me Brahimi indique aussi que ce traitement nouveau de l'affaire de la banque Khalifa concerne en outre six détenus ayant fait l'objet de peines de prison ferme prononcées à leur encontre lors du premier procès de mars 2007 dans la même enceinte. Il est à rappeler que le premier procès s'est achevé avec la prononciation de verdicts pour près d'une centaine d'accusés (94), tous présents dans la salle d'audience. Il était question, en effet, de condamnations à la prison ferme, notamment d'une durée de vingt ans, ainsi que d'une vingtaine de relaxes. Grand absent de ce procès des plus médiatisés durant ce printemps 2007, le principal accusé, Abdelmoumen Rafik Khalifa, qui a écopé de la perpétuité par contumace. La particularité que revêt l'affaire de la banque Khalifa qui sera donc rejugée demain en vertu d'une décision rendue en janvier 2012 par la Cour suprême met en exergue le fait que les dizaines d'accusés sont impliqués dans l'un des plus grands scandales financiers qu'a connus l'Algérie. Corruption, escroquerie, trafic d'influence, faux et usage de faux, tous ces griefs liés au traitement judiciaire de l'affaire Khalifa ont provoqué un préjudice de l'ordre de 700 millions de centimes au Trésor public. Un contexte particulier En sus des 75 accusés qui défileront dès demain matin devant le magistrat du tribunal criminel de Blida, 300 autres personnes ont été convoquées pour être auditionnées en tant que témoins. La réouverture du dossier Khalifa intervient en outre dans un contexte où les plus hautes autorités du pays, à commencer par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, font montre d'une détermination résolue pour sévir contre le fléau de la corruption et les individus qui la pratiquent, quel que soit leur poste. Que sera donc l'issue de ce second procès ? La réponse sera connue dans les jours à venir. Par ailleurs, l'opinion publique ignore tout des suites réservées à la procédure d'extradition du principal accusé, Abdelmoumen Khalifa, réfugié à Londres où il a été arrêté et mis en détention depuis 2007, suite à un mandat d'arrêt européen délivré par la France. La demande de son extradition émise par l'Algérie a été, pour rappel, autorisée, mais son avocat avait indiqué qu'il ferait appel. Depuis, aucune information liée à la procédure d'extradition du Golden boy ne semble disponible. D'ailleurs, l'avocat Miloud Brahimi doute fortement que le concerné puisse être extradé.