Nassima, étudiante en sociologie :«Hier, le ministre de la Santé a reconnu l'insatisfaction des citoyens par rapport à l'accueil et aux conditions d'hygiène.» Amina, enseignante :«Pour l'accueil, c'est vrai qu'il y a des médecins qui font leur travail, mais il faut leur donner les moyens. On ne peut pas demander à quelqu'un de faire des miracles si on lui donne un bout de ficelle. Les médecins algériens sont réputés pour avoir beaucoup de compétences sauf qu'on ne leur donne pas les moyens. Et c'est la raison pour laquelle ils partent tous. Par ailleurs, les infirmières ne font pas leur travail. Elles traitent les malades comme du bétail.» Lynda, interprète :«Les urgences, c'est la catastrophe. D'après les histoires qu'on entend et par expérience, les urgences ne sont pas bien équipées. Je me rappelle, une fois, ma petite sœur s'est blessée au niveau du front, il n'y avait même pas de fil pour suturer. On a dû acheter même les compresses.» Hakim, commerçant :«Pour ce qui est de l'hygiène au niveau des hôpitaux, la situation laisse à désirer. Il n'y a qu'à voir l'état d'insalubrité des lieux. Il y a aussi le problème de l'accueil. Même au service des urgences, on est obligé d'attendre et les scanners ne fonctionnent pas. Et pour la radio, tu dois galérer. Je pense qu'il y a beaucoup de choses à revoir. Il faut tout repenser, depuis l'accueil jusqu'au bloc opératoire.» Farouk, ex-infirmier : «Je me rappelle en 2004, au niveau des hôpitaux, quand ils achetaient les produits, ils ne respectaient pas les conventions. Mais j'ai remarqué qu'au niveau des blocs dentaires, ils font très attention aux conditions d'hygiène. Il y a aussi le manque de formation, car les femmes de ménage ne savent pas utiliser les produits d'hygiène et les infirmiers qui ne savent pas que les déchets des hôpitaux sont très dangereux, ils les jettent dans des poubelles, car l'usage de l'incinérateur est interdit. Par conséquent, les pochettes de sang et les seringues sont à la portée des enfants. Comme vous le savez, la chaleur aide les bactéries et les virus à se multiplier. C'est pour cela qu'au mois d'août, il faut qu'il y ait la fermeture de certains services sensibles pour les nettoyer avec des produits spéciaux.» Hayet, une jeune fille de 25 ans : «Concernant les problèmes d'hygiène dans les hôpitaux, on nous raconte toujours des histoires qui nous font peur. Parfois, les malades hospitalisés pour de simples maladies contractent d'autres pathologies plus graves, surtout ceux qui ont subi une intervention chirurgicale. Normalement, chaque deux ou trois ans, on fait le nettoyage général avec des produits de désinfection. Mais ces dernières années, on a remarqué qu'il n'y a rien. D'ailleurs, les déchets des hôpitaux sont brûlés dans des endroits peuplés. De plus, les tenues du personnel des hôpitaux doivent être lavées dans les hôpitaux, mais certains les emmènent à la maison. Et c'est de là que proviennent les maladies.»