Censées prodiguer des soins aux patients, nos structures sanitaires se retrouvent, elles-mêmes, dans le besoin pressant d'être auscultées. Voilà un aveu de nombreuses personnes sollicitant quotidiennement nos enceintes de santé, qui pour une prestation, qui pour un examen approfondi, qui pour une intervention lourde. Un constat certes sévère, mais qui révèle dans de grandes proportions une réalité qui laisse à désirer. Déjà que les prestations les plus élémentaires, se faire administrer une injection ou se faire changer un pansement, entre autres exemples, sont devenues de véritables corvées pour les patients, que dira-t-on alors quand s'agit d'un examen approfondi ou d'une intervention lourde. Au manque de médicaments et autres outils de travail, s'ajoute le comportement dédaigneux des corps médical et paramédical, de plus en plus enclins à faire fi des exigences toutes particulières que requièrent leur noble métier. Ne faut-il pas omettre de relever, par ailleurs, l'autre volet, pourtant névralgique, qui fait malheureusement défaut dans nos établissements sanitaires, l'hygiène. La propreté, qui doit normalement accompagner tout acte médical ou chirurgical, manque cruellement dans certaines structures de santé, notamment hospitalières. Pour s'en convaincre, rien de mieux qu'une virée du côté des blocs sanitaires de nos hôpitaux ou autres établissements de santé de proximité que les patients ne peuvent éviter de fréquenter, contrairement aux visiteurs d'un jour. Et c'est le ministre de la Santé lui-même qui reconnaît le fléau, c'en est un, en décidant de lui faire la chasse par le biais d'inspecteurs de l'hygiène qui seront incessamment diligentés au niveau des établissements hospitaliers aux fins de s'assurer de l'état de propreté des différents services. Et de brandir dans la foulée la menace de sanction de tout responsable et de fermeture de tout service où le manque d'hygiène est constaté, soulignant au passage que cela relève de la responsabilité de tous, du directeur à l'agent d'entretien. Une mesure purement technique qui se doit d'être menée de paire d'avec d'autres, notamment celle liée à la ressource humaine, plus que jamais dans le besoin d'être davantage formée. Ce que promet aussi M. Barkat, qui parle de l'intensification de la formation, considérant que la qualité vient après la quantité. Car ne plus se lamenter de voir nombre de nos compatriotes se faire soigner ailleurs, notamment chez nos voisins, par, comble de l'ironie, des praticiens algériens ou formés chez nous, ou au niveau des officines privées à des tarifs à vous donner le vertige est au prix de ces mesures et de bien d'autres. Autrement dit, notre système de santé a besoin d'un traitement de choc à la mesure du chaos dans lequel il se trouve, un traitement englobant bien des volets, car il s'agit de changer surtout des réflexes et des mentalités, mission, reconnaissons-le, qui n'est point une sinécure.