Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Ces derniers temps, la prise en charge des malades au niveau des structures de santé de la wilaya de Bouira met le citoyen devant une situation inextricable, bien que, une fois à l'intérieur de ces établissements, chacun tente d'oublier les désagréments qu'il a eu à subir et s'affaire à trouver un médecin ou un infirmier pour se garantir une prise en charge médicale. Quotidiennement, les structures sanitaires de la wilaya ne cessent d'être sollicitées par les malades pour des soins, une consultation ou une hospitalisation. La première prise en charge des malades est endossée en grande partie par les services des urgences, sans oublier les prestations importantes qui sont fournies par les autres services des établissements hospitaliers, où médecins et spécialistes ne cessent d'intervenir. Si, pour les responsables, les carences observées sont dues au débrayage des médecins, les citoyens persistent à dire qu'en plus des mesures de rigueur que les responsables s'efforcent de mettre en pratique, la qualité de la prestation ainsi que la disponibilité de matériel et de personnel qualifiés sont des questions qui doivent être prises en ligne de compte. Pour des malades que nous avons rencontrés, l'hôpital dispose de certains équipements mais ils sont sous-utilisés et, souvent, des malades se voient orientés par les médecins hospitaliers vers les cliniques privées ou des établissements de santé situés hors de la wilaya. Les malades citent l'exemple du scanner, un équipement acquis en 2009 par le secteur, mais qui n'est toujours pas opérationnel pour cause d'indisponibilité de médecin spécialiste en radiologie. Pour une consultation qui nécessite le recours à cet équipement médical dont l'utilisation, ailleurs, est devenue un geste presque aussi anodin qu'une prise de tension, les patients sont obligés de s'adresser à un radiologue privé ou d'attendre leur tour sur rendez-vous dans une structure sanitaire éloignée de Bouira. Le secteur sanitaire de la wilaya de Bouira dispose d'un établissement public hospitalier (EPH), de deux établissements de proximité de la santé publique (EPSP) et de plusieurs centres de santé de proximité (CSP). Au moyen de ces structures, il s'efforce de répondre au mieux aux besoins de toute la population en matière de prévention, soins et prise en charge médicale des malades. La prise en charge des cas suspects de grippe porcine est citée comme un exemple d'une bonne prise en charge sanitaire par ces structures où la valse des ambulances entrant ou quittant l'hôpital de jour comme de nuit, est presque ininterrompue. Le personnel médical est parfois submergé par le flux incessant de malades, notamment dans les services des urgences, car c'est là que les patients vont recevoir les premiers soins, faire l'objet d'un premier diagnostic ou d'analyses avant d'être orientés vers le service indiqué pour y recevoir les soins plus appropriés. En effet, au cours de l'été 2009, les urgences ont eu à prendre en charge des centaines de citoyens, notamment ceux ayant été victimes d'intoxications alimentaires engendrées par l'absence d'hygiène dans les commerces d'alimentation rapide ainsi que durant la période du Ramadhan où ces mêmes structures restaient fonctionnelles jusqu'à des heures tardives de la nuit. Il faut rappeler qu'avec la rentrée de septembre, les services des urgences ont été sollicités à la même cadence : aux centaines de blessés dans des accidents de la route et des accidents domestiques s'ajoutaient quotidiennement d'autres malades souffrant de diverses pathologies. L'apparition de la grippe porcine à travers la wilaya de Bouira est venue accentuer l'affluence des malades vers les services des urgences. Bon nombre de citoyens se sont adressés quotidiennement à ces structures, dont certains étaient porteurs de signes semblables à ceux de cette pandémie, demandant à être pris en charge mais aussi à être rassurés par les médecins. Les infirmiers et autres agents paramédicaux, ainsi que les citoyens sont terrorisés par les différentes informations qui circulent au sujet de l'augmentation phénoménale du nombre de malades à travers le monde et en Algérie. Les services de santé publique ont dû alors réquisitionner des structures hospitalières pour y aménager des espaces d'isolement et de traitement des personnes contaminées par le virus H1N1. Ces blocs de référence ont été équipés par les moyens propres de l'hôpital, avec quelques apports en équipement exigés par la conjoncture. Sur le plan du recrutement de médecins généralistes et de spécialistes, les quotas fixés par la fonction publique sont loin de répondre aux besoins des structures alors que des dizaines de médecins fraîchement formés sont au chômage en raison du manque de postes budgétaires. Face à la situation dictée par l'augmentation du nombre de malades transférés vers les urgences, l'EPH Mohamed Boudiaf de Bouira a été pourvu, depuis le mois d'octobre dernier, d'un service ambulatoire de médecine d'urgence (SAMU) afin de prendre en charge les malades sur le lieu de leur résidence. Ce service est équipé de trois ambulances médicalisées qui peuvent faciliter l'intervention du personnel soignant, notamment les blessés nécessitant des soins rapides sur place ou les malades qui résident dans les quartiers périphériques de la ville et dont la prise en charge doit être immédiate de la part des médecins. Les trois ambulances auront aussi à atténuer la détresse de certains patients qui n'ont pas de moyens de transport pour se déplacer vers les structures sanitaires.