Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Dans le domaine de la santé, l'Etat a investi des sommes colossales pour la construction de structures hospitalières dotées du maximum d'équipements ainsi que de moyens humains et financiers, dans le but de permettre une meilleure couverture sanitaire. Celle-ci s'améliore grâce à la réception de nouvelles structures et au lancement de nombreux projets dans la région. D'importants travaux de réhabilitation ont touché les polycliniques de Bordj Okhris, de Bir Ghbalou et l'hôpital de Aïn Bessem. Sur le plan des équipements, les hôpitaux de Bouira et de Lakhdaria, les polycliniques de Aïn Lahdjar, Kadiria, Bir Ghbalou, M'chedallah, Bordj Okhris et Lakhdaria ont été entièrement rééquipés. Quatre hôpitaux ont été également dotés de matériels de cuisine et buanderie. En plus d'achat d'équipements médicaux pour le bloc opératoire de l'hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira, il a été acquis deux cliniques mobiles et de nouvelles ambulances. En outre, plusieurs projets de réhabilitation des structures hospitalières, comme celle de Sour El Ghozlane, sont en cours. Il est prévu aussi l'acquisition d'un scanner et d'un équipement de radiologie pour l'hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira. Les efforts consentis ont permis une nette amélioration du ratio «structure de santé par habitant». Ce dernier a enregistré, selon les responsables, l'apport d'une unité légère (structure de santé de proximité) passant de 5 313 habitants, en 1999, à une unité légère pour 4 719 en 2008. Par ailleurs, depuis l'été 2004, des personnes souffrant de maladies dites lourdes et qui ne nécessitent pas un long séjour au niveau des structures hospitalières, bénéficient d'une prise en charge médicale à domicile. Il n'en demeure pas moins que les malades se plaignent encore de la prestation qu'ils reçoivent de la part des médecins et du personnel médical de manière générale, notamment en ce qui concerne la disponibilité des médicaments, surtout durant les heures de nuit, et la prise en charge des patients nécessitant des diagnostics approfondis tels que le scanner, l'IRM, l'échographie... Face aux nombreuses réclamations, les responsables justifient cela par le manque de spécialistes et de ressources financières. Notons qu'à côté du secteur public, le secteur privé commence à marquer sa présence. Trois cliniques privées, dirigées par des professionnels et des spécialistes, ont vu le jour, ces dernières années, à Bouira. Cependant, si certains disent que ces partenaires de la santé ont pu atténuer la pression sur les hôpitaux étatiques, plusieurs malades se déclarent lésés par l'accueil qui leur est réservé. Certains médecins de permanence, qui sont généralement des spécialistes conventionnés auprès de l'hôpital, envoient les malades dans les cliniques privées afin qu'ils subissent une opération chirurgicale ou pour une radioscopie, malgré la disponibilité de telles prestations au niveau des structures publiques. Le cas du service de maternité a été cité par plusieurs citoyens. Au niveau de ce service, les gynécologues conventionnés ne prennent en charge que les patientes qui ont l'habitude de se soigner chez eux, les autres sont orientées vers les cliniques privées ou ailleurs pour accoucher. Des citoyens affirment avoir été «contraints de solliciter des interventions pour faire admettre leur femme au niveau de ce service». Pour les responsables, sur l'ensemble des services de santé, ceux de la maternité dans les structures des agglomérations importantes de la wilaya connaissent une grande affluence. Seulement, ils ne répondent pas à des besoins croissants. De ce fait, les parturientes, notamment celles issues des milieux ruraux, éprouvent beaucoup de difficultés pour être admises, faute de maternité disposant de spécialistes. Elles sont, ainsi, contraintes de se déplacer dans des conditions risquées pour une femme enceinte, jusqu'à Bouira, Sour El Ghozlane, Akbou et même Tizi Ouzou. Cela dit, c'est un vrai casse-tête pour la wilaya de Bouira qui enregistre toujours un manque cruel d'obstétriciens et autres spécialistes, alors que les responsables affirment que les moyens techniques, les logements et les conditions de travail sont disponibles.