Pour atteindre sa première demi-finale de Ligue des champions, Galatasaray devra déjouer mardi à Istanbul tous les augures, qui donnent immuablement le Real Madrid triomphant après sa confortable victoire du match aller (3-0). Lundi soir, c'est d'une voix passablement éteinte que l'entraîneur de Galatasaray Fatih Terim, celui que toute la Turquie surnomme l'Imparator, a commenté pour la presse les chances de son équipe. "C'est très difficile. On joue contre le Real Madrid, pas contre n'importe quelle équipe. Mais Galatasaray tentera tout. J'ai tout vu dans le football et j'espère que je verrai (mardi) une de ces nuits...", a déclaré Terim. "Je pense qu'avec notre public nous pourrons livrer un bien meilleur combat" qu'à Madrid, a-t-il souligné, tout en affichant sa confiance dans "le désir de gagner" de ses joueurs. Mais les statistiques sont sans appel: des Merengue n'ont jamais été éliminés dans une compétition européenne après avoir remporté la première manche 3-0. Sept équipes l'ont tenté, aucune n'y est parvenue. Et José Mourinho, l'entraîneur thaumaturge du Real, n'a jamais connu d'échec au stade des quarts de finale de la C1, que ce soit avec le FC Porto (2004), Chelsea (2005 et 2007), l'Inter (2010) ou Madrid (2011 et 2012). Drogba en forme De son côté, Galatasaray doit faire face à un coup dur: la suspension de son canonnier, Burak Yilmaz, auteur de huit des 11 buts de l'équipe en Ligue des champions. Il sera probablement remplacé par l'ex-Toulousain Umut Bulut. L'absence, elle aussi pour cause de cartons, du Camerounais Dany Nounkeu risque également d'ajouter à la fébrilité d'une défense qui n'avait pas besoin de cela: elle est la plus perméable des huit équipes encore en course, avec 12 buts encaissés. Seule bonne nouvelle pour les Lions du Bosphore, l'attaquant ivoirien Didier Drogba a montré sa forme samedi malgré ses 35 ans en marquant deux buts en championnat. Confiant, le Real a fait le déplacement d'Istanbul sans certains de ses titulaires habituels, même s'il sait que l'ambiance sera bouillante dans l'antre de Galatasaray. Arrivé sur les rives du Bosphore sans Ramos et Xabi Alonso, deux de ses hommes forts qui avaient cherché la suspension lors du match aller en prévision d'une probable demi-finale, le club madrilène semble vouloir ménager une partie de ses troupes, sans pour autant considérer ce match retour comme une formalité. Le milieu Modric et les défenseurs centraux Pepe ou Albiol, pressentis pour remplacer respectivement Xabi Alonso et Ramos, peuvent ainsi être considérés comme des valeurs sûres. Benzema en pointe ? Et Mourinho devrait aussi aligner son attaque-type, emmenée par un Ronaldo dont la forme est au beau fixe. Encore buteur samedi lors du festival contre Levante (5-1), le meilleur buteur de la C1 - 9 réalisations - aborde la fin de saison en boulet de canon. La bonne nouvelle pour le Real étant qu'aux côtés du Portugais, Higuain et Benzema sortent enfin de leur méforme. L'Argentin, auteur d'un superbe ciseau contre Levante, semble avoir une petite longueur d'avance sur le Français, resté muet samedi. Mais à l'inverse d'Higuain, le "chat" Benzema n'a pas joué tout le match de Liga, ce qui donne à penser qu'il pourrait être l'élu pour jouer en pointe. José Mourinho se veut pourtant prudent. "Si nous perdons 4-0 ou 5-1 ou aux tirs au but, le monde entier va en parler et nous serons tous dans une très fâcheuse situation, surtout le Real de Madrid parce que ce sera quelque chose d'inattendu. Nous avons tout à perdre et rien à gagner de ce match", a-t-il prévenu lundi en conférence de presse.