Des centaines de souscripteurs de 2001 ont tenu hier un sit-in devant le siège de la direction générale de l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement (Aadl) pour réclamer des précisions au sujet de certains points qui restent «ambigus». Les protestataires rencontrés sur place ont expliqué qu'ils sont venus demander des informations sur le «devenir des dossiers des souscripteurs décédés ou dépassant les 60 ans». Des retraités ont été surpris d'apprendre que leurs dossiers ont été rejetés en raison de la limite d'âge. «Mon père est un souscripteur de 2001, et comme il n'a pas été convoqué comme les autres, il s'est présenté à l'agence où il a été orienté vers le service juridique qui lui a signifié qu'il a atteint la limite d'âge», témoigne la fille d'un retraité. Elle ajoutera que son père a été invité à déposer un recours. Le cas des retraités dont les dossiers ont été rejetés sont nombreux, car en 2001, des centaines de postulants n'avaient pas encore atteint l'âge de la retraite et répondaient aux critères d'éligibilité pour bénéficier d'un logement. «Ce n'est pas de notre faute si nous avons dépassé 60 ans sans bénéficier de logement», s'est insurgé un sexagénaire, qui dit pouvoir payer son logement grâce à la solidarité de ses enfants salariés. Mais, a-t-il déploré, «l'Aadl a refusé mon dossier et j'attends depuis deux mois une réponse à mon recours», a-t-il dit. Concernant les souscripteurs décédés, les services de l'Aadl ont demandé à leurs ayants droit de fournir un acte de décès sans plus d'informations. Ils étaient hier des centaines à avoir participé au rassemblement pour scander notamment : «Ya Tebboune, ya Tebboune el papiche yaskounoune» (ndlr : les adolescents ont des logements) pour dénoncer l'octroi de logements sans critères de priorité. Concernant les futurs bénéficiaires du nouveau programme de 60 000 logements, les anciens souscripteurs ont porté des pancartes demandant de savoir notamment si «l'ordre chronologique est accompagné par d'autres critères» et si «les héritiers et les enfants jugés solvables ne sont-ils pas considérés comme concernés et solidaires avec les défunts souscripteurs et postulants âgés». Réorientation de souscripteurs vers le social Hamid Rekkas, délégué, a indiqué que le directeur général de l'Aadl les a informés dimanche sur l'élaboration des listes des souscripteurs de 2001 qui perçoivent des revenus mensuels inférieurs à 24 000 DA pour les remettre aux daïras afin d'être orientés vers la formule du logement social. Selon des délégués qui se sont réunis dimanche avec le directeur général de l'agence, le prix est fixé à 2,1 millions DA pour les F3 et 2,7 millions DA pour les F4. D'ici la fin du mois en cours, les souscripteurs qui ont renouvelé leur dossier seront destinataires de convocation pour payer la première tranche du prix du logement, a-t-on appris auprès des délégués. Dans une seconde phase, ils seront convoqués de nouveau pour choisir le site sur la base d'une fiche de vœux. Par ailleurs, certains bénéficiaires du programme de 2001 n'ont pas encore obtenu leur logement. C'est le cas, par exemple, de Amar B. qui attend son logement depuis 2002. Bénéficiant d'un logement à la cité des Bananiers (Alger), cet enseignant universitaire n'a pas pu prendre possession de son appartement qui a été octroyé à une autre personne. Le litige avec le service juridique de l'agence dure depuis 2002 sans qu'il soit résolu, a-t-il regretté.