A Guantanamo, la grève de la faim qui touche la prison depuis bientôt trois mois a atteint samedi la barre des 100 détenus grévistes, sur une population carcérale de 166 hommes, a annoncé un porte-parole de la prison. Ce bilan quotidien est en constante augmentation depuis le début du mouvement le 6 février, et depuis les premiers chiffres fournis par les autorités militaires, qui évoquaient 9 grévistes de la faim le 11 mars. Il se rapproche de plus en plus des estimations des avocats des détenus, qui clament depuis le début qu'environ 130 hommes observent ce jeûne. Parmi les 100 grévistes de la faim dénombrés samedi, 20 étaient alimentés par des tubes reliés directement à l'estomac par la cloison nasale, selon le lieutenant-colonel Samuel House. Et parmi ces 20 prisonniers, cinq étaient toujours hospitalisés mais n'étaient pas en "danger de mort", a précisé le porte-parole, dans un communiqué. Selon les avocats, le mouvement a été déclenché quand des Corans avaient été examinés d'une manière que les prisonniers ont jugée blasphématoire. Mais c'est maintenant plus largement leur détention illimitée depuis 11 ans, sans inculpation ni procès, que dénoncent la plupart des protestataires. Vendredi, la Maison Blanche avait indiqué qu'elle continuait à "suivre de près" la grève de la faim, réaffirmant "l'engagement du président Barack Obama à fermer la prison". "Des progrès ont été faits sous cette administration et la précédente, cependant le Congrès a voté et renouvelé une loi afin d'empêcher la fermeture du centre de détention", a déclaré à la presse son porte-parole Jay Carney. "Un obstacle fondamental à la fermeture de ce centre de détention reste entre les mains du Congrès", a-t-il ajouté.