La Commissaire européenne chargée de la Sécurité Cécilia Malmström a demandé mercredi au président américain Barack Obama de tenir sa promesse de fermer Guantanamo, jugeant que c'était «une Honte» qu'il y ait encore des détenus non jugés dans cette prison militaire. «Dix ans ont passé depuis l'ouverture de Guantanamo et c'est une honte que des prisonniers y soient encore détenus sans avoir été jugés», a-t-elle écrit dans un message sur twitter. «Président Obama, il est temps de tenir votre promesse», a-t-elle conclu dans ce court message de 140 signes qu'elle a signé de ses initiales CM. Ce message très direct est le premier publié par Mme Malmström sur le site de microblogging qu'elle n'utilisait pas jusqu'à présent. Ses services ont ensuite officiellement annoncé dans un communiqué que la commissaire allait désormais utiliser twitter. La Maison Blanche a affirmé lundi qu'il était toujours dans ses objectifs de fermer à terme la prison militaire de Guantanamo, malgré les «obstacles» qui se sont dressés devant cette promesse jusqu'ici non tenue du président Obama. «Les engagements du président de fermer Guantanamo restent aussi solides aujourd'hui qu'ils l'étaient pendant la campagne» présidentielle de 2008, a déclaré son porte-parole Jay Carney. Deux jours après son arrivée au pouvoir, le 22 janvier 2009, M. Obama avait signé un décret prévoyant la fermeture dans l'année de cette prison hébergeant les détenus de la «guerre contre le terrorisme» livrée par son prédécesseur républicain George W. Bush. Le président démocrate estimait que cette prison constituait une tache sur l'image des Etats-Unis, qu'elle était contraire à ses valeurs originelles, et même, un «outil de recrutement» pour Al-Qaïda. Mais M. Obama s'est heurté à l'hostilité du Congrès, qu'il s'agisse des élus démocrates ou républicains. Ils renâclent à tout transfert de détenus de Guantanamo sur le sol américain, pour les juger devant des tribunaux civils ou les emprisonner. A chaque vote de budget de la défense, les parlementaires rognent sur tout financement de tels transferts. L'Europe, en pointe dans la critique de la prison de Guantanamo, n'a accueilli qu'une cinquantaine d'anciens détenus de ce camp.