Le PDG de Dahli, Abdelouahab Rahim, a indiqué qu'il a encore «bon espoir de récolter 8,3 milliards de dinars d'ici le 12 du mois courant» pour lancer son projet de «AlgerMédina». Sans donner de chiffres sur les montants récoltés dans le cadre de l'appel à l'épargne publique lancé le 11 janvier, l'invité d'El Moudjahid se dit satisfait du déroulement de l'opération. Ces déclarations ont été faites hier, lors d'une conférence-débat animée au centre de presse d'El Moudjahid, en présence de Lachemi Siagh, PDG de Strategica, qui a accompagné le groupe Dahli dans cette opération d'emprunt obligataire. M. Rahim a estimé que «ce sera lors des derniers jours de la validité de l'emprunt que l'engouement des épargnants sera le plus grand». Les sommes récoltées seront destinées à la construction d'un parc aquatique, d'une marina et d'appartements-hôtels. Sur le climat des affaires en général en Algérie, l'orateur n'a pas manqué de souligner les difficultés auxquelles sont confrontées les entreprises. En ce qui concerne la mobilisation de l'épargne, c'est la frilosité des banques qui a été mise en cause hier par les intervenants. Dans ce sens, les invités du forum d'El Moudjahid soulignent que «l'impact de l'affaire El Khalifa Bank ne s'est pas totalement estompé en Algérie». M. Rahim a affirmé qu'«il est temps de sortir de cette léthargie afin que les banques algériennes puissent financer l'économie». L'expert financier Lachemi Siagh a, de son côté, identifié d'autres écueils à l'investissement. Il a cité la faiblesse du marché des capitaux, à l'instar de la Bourse et des sociétés de leasing. Pour le PDG de Strategica, l'une des solutions idoines à cette situation réside dans le recours aux produits financiers dits islamiques, à l'instar des «soukouk» qui sont à mi-chemin entre les actions et les obligations. Pour parvenir à cette solution, il a préconisé d'abord des amendements au code du commerce qui ne prévoit pas ce genre d'effets. M. Siagh a profité de cette conférence pour souligner que 90% des ressources financières du pays sont possédés par la compagnie nationale Sonatrach, le Trésor public et les banques publiques. Ce qui est conduit à une forte concentration financière. Un marché obligataire de 208 milliards de dinars «La situation commence à peine à évoluer grâce à l'introduction des obligations. Le marché est évalué aujourd'hui à 208 milliards de dinars en 2008», a relevé, par ailleurs, le PDG de Strategica, avant d'ajouter que des obligations d'une valeur de 81 milliards de dinars sont cotées à la Bourse et 154 milliards de dinars sont représentés par les titres du Trésor. Le PDG de Dahli a appelé, à cette occasion, les citoyens à se rendre aux agences des banques pour acquérir des obligations dont le taux d'intérêt est de 5,2% en moyenne sur sept ans.