L'ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFKennedy Center) a condamné mardi les récentes attaques menées par les forces de sécurité marocaines contre des manifestants sahraouis, réitérant l'impérativité d'un mécanisme permanent onusien de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental occupé. ''Le centre Robert F. Kennedy pour la justice et droits de l'homme est extrêmement préoccupé par la situation des droits de l'homme au Sahara occidental, marquée par les récentes attaques menées par les forces de sécurité marocaines contre l'intégrité physique et la dignité du peuple sahraoui'', a souligné cette ONG américaine dans un communiqué. Condamnant ces violations des droits de l'homme par les autorités marocaines, elle a appelé ces dernières à "respecter le droit du peuple sahraoui à la liberté d'expression.'' Cette nouvelle condamnation de RFKennedy Center, basée à Washington, intervient en réaction aux violents actes de répression perpétrés la semaine dernière par les forces marocaines pour disperser les manifestants sahraouis, sortis massivement pour réclamer, pacifiquement, l'autodétermination du peuple sahraoui. A ce propos, cette ONG américaine a observé que depuis l'adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 2099, le 25 avril, prorogeant le mandat de la Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO), les forces policières marocaines ''ont violemment réprimé les manifestations sahraouies''. ''Les manifestants déployant les drapeaux de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et portant des banderoles condamnant la décision du Conseil de sécurité des Nations-Unies de ne pas inclure un mandat de surveillance des droits de l'homme au sein de la MINURSO, ont été réprimés avec violence'', a-t-elle déploré. "Même les femmes et les enfants n'ont pas été épargnés par la brutalité policière", a décrié RFKennedy Center, précisant que parmi les blessés figurait une femme sahraouie "qui a fait une fausse couche suite à des coups et blessures par des attaques de la police marocaine". En conséquence de ces violences, le directeur des partenaires de RFK Center et ancien secrétaire exécutif de la Commission interaméricaine des droits de l'homme, M. Santiago Canton, a soutenu que ces actes commis par les forces marocaines viennent encore confirmer ''la nécessité d'un mécanisme permanent de l'ONU pour la surveillance et l'établissement de comptes-rendus sur les droits de l'homme au Sahara occidental''. Il a alors prévenu qu'en l'absence d'un mandat permanent de l'ONU pour la surveillance de ces droits sur le terrain, ces violations ne manqueront pas de se poursuivre. Par ailleurs, M. Canton a rappelé que le gouvernement marocain était tenu de se soumettre aux règles internationales des droits de l'homme qui stipulent ''le respect des activités des défenseurs des droits de l'homme et la protection de leur intégrité physique". Or, alors qu'une manifestation des Sahraouis se tenait samedi dernier à El Ayoun, les forces de sécurité marocaines ont encerclé la maison où étaient réunis les membres du collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (CODESA), rapporte encore RFKennedy Center. En outre, a ajouté la même source, des policiers marocains ont caillassé la demeure du secrétaire général du CODESA, M. El Arbi Masshoud, et ont endommagé, pour la deuxième fois en moins de six mois, le véhicule de la présidente de cette organisation, Mme Aminatou Haidar. Au lendemain de l'adoption de la dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, RFKenndy Center avait appelé cet organe de décision de l'ONU à mobiliser les entités des Nations-Unies chargées de la protection des droits de l'homme pour effectuer mensuellement des visites au Sahara occidental occupé aux fins de surveiller le respect des droits de l'homme et d'en faire des comptes-rendus périodiques. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes et éligibles à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France.