L'ONG américaine Robert F. Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFKennedy Center) a appelé le Conseil de sécurité à mobiliser les entités de l'ONU chargées de la protection des droits de l'homme pour effectuer mensuellement des visites au Sahara occidental occupé aux fins de surveiller le respect des droits de l'homme et d'en faire des comptes-rendus périodiques. Cet appel a été lancé par RFK Center au lendemain de l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2099 sur le Sahara occidental dans laquelle il a réaffirmé la solution qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui et a insisté sur le renforcement de la promotion et de la protection des droits de l'homme au Sahara occidental occupé par le Maroc. En exprimant sa ''profonde préoccupation'' du renouvellement du mandat de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) mais sans la doter d'un mandat permanent de surveillance des droits de l'homme, la présidente de cette ONG, Mme Kerry Kennedy, a souligné, dans un communiqué, que cette décision ''va laisser le peuple sahraoui démuni d'un mécanisme permanent qui puisse le protéger des violations continues des droits humains par les forces marocaines au Sahara Occidental''. A ce propos, elle a fait part de sa ''consternation'' du fait que malgré les ''preuves incontestables'' des violations des droits de l'homme contre les Sahraouis par les forces marocaines, le Conseil de sécurité ''a négligé les recommandations du Secrétaire général de l'ONU et du Rapporteur spécial contre la torture, Juan Mendez, en laissant les Sahraouis sans défense une fois de plus'‘. En dépit du retrait de l'initiative américaine du projet de résolution du Conseil, qui prévoyait l'introduction au sein de la MINURSO d'un mandat de surveillance des droits de l'homme, cette ONG américaine, basée à Washington, a salué les discussions qui ont eu lieu autour de ce mécanisme au sein du Groupe des Amis du Sahara occidental (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Espagne), et a encouragé pour que ce débat soit ''la base pour la poursuite des discussions'' sur ce sujet. Mais cette organisation américaine soutient que pour répondre à ''l'inquiétude croissante'' de la communauté internationale sur la situation des droits humains au Sahara occidental, ''le Conseil de sécurité doit veiller, sur la base de sa résolution, à ce que les entités et experts des Nations Unies chargés de la protection des droits de l'homme soient autorisés à effectuer des visites mensuelles au Sahara occidental''. Quant aux organes et experts onusiens qui devraient entreprendre ces missions périodiques, RFK Center cite, entre autres, le Bureau du Haut-Commissaire des droits de l'homme, le Rapporteur spécial sur le droit à la liberté de réunion pacifique et d'association et le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits à la liberté d'opinion et d'expression. Il cite également le Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, le Rapporteur spécial sur l'indépendance des juges et des avocats, l'Expert indépendant sur la question des minorités, le Groupe de travail sur la détention arbitraire et le Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires. Dans ce sens, cette ONG insiste à ce que ces missions de supervision soient entamées cette année, et ce, ''dans le but de mettre en place, dès l'année prochaine, un mécanisme permanent des Nations Unies pour surveiller et faire des comptes-rendus sur la situation des droits de l'homme au Sahara occidental occupé par le Maroc''. Réagissant également à la résolution du Conseil de sécurité, le directeur des partenaires de RFK Center et ancien secrétaire exécutif de la Commission interaméricaine des droits de l'homme, M. Santiago A. Canton, a observé que ''l'établissement d'un mécanisme permanent pour protéger les droits de l'homme devrait être, pourtant, une procédure automatique pour l'ONU puisque même ses propres rapports évoquent les violations de ces droits'' par les forces marocaines au Sahara occidental. Faisant allusion aux parties qui ont bloqué l'initiative américaine, il a considéré qu'il était inconcevable que ''certains pays préfèrent fermer les yeux et laisser les violations des droits de l'homme se poursuivre''. Toutefois, a-t-il fortement préconisé, ''même si le Conseil de sécurité estime qu'un mécanisme permanent n'est pas nécessaire, il peut instituer une supervision efficace tout en étant conforme à sa nouvelle résolution, et ce, en facilitant une plus grande présence de l'ONU'' dans les territoires occupés du Sahara occidental à travers les entités et experts onusiens chargés de la protection des droits de l'homme. Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non autonomes et éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc lequel est soutenu par la France.