La production de pomme de terre devrait atteindre 4 millions de tonnes en 2012, soit le même niveau de production prévu par la filière à l'horizon de 2014, estime dimanche le Comité interprofessionnel de la pomme de terre. "Les récoltes sont très bonnes. Nous allons approcher des 4 millions de tonnes cette année", a indiqué le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa qui a présidé la réunion d'évaluation de la filière. Atteindre ce niveau de production est "possible", selon le président du Comité interprofessionnel de la filière pomme de terre, M. Séraoui qui n'a toutefois pas avancé de chiffres. "Les récoltes de la production de saison s'achèveront fin juillet et nous devons attendre celle de l'arrière-saison pour faire le bilan", a-t-il dit à la presse. La filière s'est fixé un objectif de production de 4 millions de tonnes en 2014. La production qui a atteint 3,8 millions de tonnes contre 3,2 mt en 2010 et 2,6 mt en 2009 est encouragée notamment par la mise en place en 2008 du système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) consistant à éponger les surplus de production en vue de réguler le marché. M. Séraoui a souligné que la filière avait subi "des périodes difficile" cette année en référence aux conditions climatiques exceptionnelles de février dernier qui ont provoqué une "forte" crise notamment l'insuffisance des stocks et la hausse des prix de la pomme de terre sur le marché. "Nous avons tiré des enseignements pour que de telles situations ne se reproduisent plus. Il y a nécessité de constituer de stocks suffisants", a affirmé ce professionnel, soulignant l'"excellente" qualité du tubercule obtenue cette année par rapport aux années précédentes. M. Séraoui a noté également une "nette augmentation" de la production de la semence de pomme de terre, mais loin d'avoir la qualité souhaitée. Le ministre a relevé, pour sa part, que la filière prend de plus en plus d'importance dans l'économie agricole, s'appuyant sur plusieurs indices comme la production et la consommation par habitant qui a presque doublé par rapport à 2008. Cette dernière est passée de 58 Kilogrammes (kg)/habitant/an en 2008 à 70 kg en 2009, à 87 kg en 2010 et 100 kg en 2011. La valeur de la filière a atteint également une moyenne de 145 milliards DA/an ces dernières années, selon M. Benaïssa qui note aussi l'émergence de professionnels spécialisés dans la filière pomme de terre, alors que les rendements atteignent plus de 400 quintaux/ha. Mais "cela ne veut pas dire que nous maîtrisons tous les outils de production. Plusieurs questions restent posées dont la production de semence, la fertilisation, le stockage et la mécanisation", a dit le ministre. "Nous voulons d'une filière forte capable de se prendre en charge", a-t-il lancé à l'adresse des professionnels. Il a salué également la création des groupements d'intérêt communs dans certaines wilayas comme à Ain Defla, pour organiser et moderniser la filière. M. Benaïssa a demandé au comité d'élargir sa représentativité à toutes les régions du pays en vue de toucher tous les agriculteurs ainsi que des propositions pour réorganiser la semence qui se trouve, a-t-il dit, "dans l'impasse". Certains professionnels ont soulevé le problème de distribution de semences de pomme de terre de qualité ainsi que l'importation au détriment de la production nationale de semences.