Le prix de l'arabica est retombé cette semaine, l'abondance des récoltes brésiliennes compensant de fortes pertes dues à la maladie de la rouille en Amérique centrale, tandis que le cacao et le sucre fléchissaient, toujours minés par une offre importante. CACAO Les prix de la fève brune se sont légèrement repliés cette semaine, dans un marché refroidi par des statistiques décevantes sur la croissance économique dans la zone euro, qui alimentaient les inquiétudes sur la demande de cacao en Europe, de loin la première région consommatrice dans le monde. Cependant, un regain d'interrogations sur la qualité de la récolte intermédiaire (d'avril à octobre) en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, tempérait le repli du marché. "Les opérateurs réalisent qu'une large partie des fèves récoltées ne sera d'aucune utilité", car, en raison de la sécheresse, "beaucoup sont extrêmement petites, trop petites pour être commercialisées via les marchés standardisés et devront donc être cédées à des prix largement inférieurs" aux cours officiels, a expliqué Eric Sivry, du courtier Marex Spectron. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1.530 livres sterling vendredi vers 11H00 GMT contre 1.536 livres le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en juillet valait 2.294 dollars la tonne vendredi, contre 2.325 dollars sept jours plus tôt. CAFE Après avoir tenté de rebondir début mai, le prix arabica échangé à New York a de nouveau trébuché cette semaine, tandis que le cours du robusta finissait quasi-inchangé, dans un marché toujours miné par une offre pléthorique. "Jusqu'à présent, les dommages causé par la maladie de la rouille (depuis l'automne 2012) dans les plantations d'Amérique centrale n'ont pas tiré les prix vers le haut, et ce même si ce champignon continue de ravager la région en ce moment-même", a observé Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. Ainsi, l'Organisation internationale du café (ICO), dans un rapport publié lundi, a estimé que la rouille devrait entraîner sur la saison 2012/2013 des pertes de 2,7 millions de sacs (de 60 kg), revoyant en nette hausse la prévision de 2,3 millions de sacs avancée mi-avril. Plus de 70% des zones cultivées au Guatemala sont touchées par la rouille, 64% au Costa Rica, 37% au Nicaragua et 25% au Honduras. En moyenne, la moitié des terres caféières en Amérique centrale (au total 12% de la production mondiale) sont affectées, a indiqué l'ICO, qui prévient que les pertes pourraient être encore plus drastiques en 2013/2014. "Mais par contraste, la situation au Brésil (premier exportateur de café) semble florissante", a ajouté M. Fritsch, et la Colombie connaît également des récoltes encourageantes, compensant les pertes en Amérique centrale. Dans ce contexte, "il sera difficile pour les prix du café de remonter durablement", a estimé l'analyste. Alors que le Brésil entame une année "creuse" dans son cycle biennal de culture caféière (qui alterne années fastes et années creuses), le gouvernement table sur une récolte de 48,6 millions de sacs, juste légèrement en-deçà de la récolte historique de la saison précédente qui était pourtant une année faste (50,8 millions de sacs). Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 2.042 dollars vendredi vers 11H00 GMT, contre 2.039 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en juillet valait 140,50 cents, contre 147,15 cents sept jours auparavant. SUCRE Les cours du sucre ont glissé cette semaine de nouveaux plus bas depuis près de trois ans, tombant à 474,10 dollars la tonne mercredi à Londres et 16,81 cents la livre jeudi à New York -- des niveaux plus vus depuis respectivement juin et juillet 2010, dans un marché toujours suspendu au Brésil, premier exportateur mondial. Même si une partie croissante de la canne récoltée au Brésil est employée à fabriquer de l'éthanol plutôt que du sucre, le pays devrait tout de même générer cette saison une production exceptionnelle, contribuant à gonfler l'excédent de sucre sur le marché. L'Organisation internationale du sucre (ISO) a estimé mercredi que cet excédent de l'offre mondiale devrait atteindre environ 10 millions de tonnes sur la saison 2012/2013 (qui s'achèvera fin septembre), relevant nettement sa prévision précédente de 8,5 millions de tonnes. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 477,90 dollars vendredi vers 11H00 GMT contre 488,30 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 16,94 cents contre 17,58 cents sept jours auparavant.