Le prix de l'arabica a fondu cette semaine, une récolte record au Brésil estompant les inquiétudes sur la maladie de la rouille qui touche nombre de plantations en Amérique centrale, tandis que le cacao tentait de rebondir et que le sucre retombait, sous le poids d'une offre abondante. CACAO Les cours de la fève brune ont amorcé un timide rebond cette semaine, après être tombés la semaine précédente à leurs plus bas niveaux depuis le printemps 2012. Même si la récolte en cours en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale) reste abondante, le marché s'inquiète des conséquences de l'harmattan, un vent sec et chaud soufflant du Sahara ces dernières semaines, qui est susceptible de pénaliser les plantations ivoiriennes. Dans ce contexte, "les prix se sont renforcés quand les autorités du port d'Abidjan ont annoncé (lundi) une forte baisse sur un mois des exportations en décembre", a souligné Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank pour qui "la réalité reste très incertaine pour le moment". De fait, selon des estimations de négociants rapportés par The Public Ledger, les volumes de fèves arrivés dans les ports ivoiriens d'octobre à début février représentent au total environ 854.000 tonnes, soit un repli d'à peine 5% par rapport à la même période un an plus tôt. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1.455 livres sterling vendredi vers 12H00 GMT contre 1.428 livres le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2.243 dollars la tonne contre 2.200 dollars une semaine plus tôt. CAFE Le cours de l'arabica a accentué son repli cette semaine, se rapprochant des 135 cents la livre atteints mi-décembre, son plus bas niveau depuis juin 2010. Les opérateurs ont continué de faire fi des inquiétudes liées à la maladie de la rouille, un champignon s'attaquant aux caféiers qui affecte depuis fin 2012 nombre de plantations en Amérique centrale. "Il n'y a aucune raison pour le moment de supposer que cette maladie de la rouille aura un impact (significatif) sur les récoltes de la région, puisque le Honduras a annoncé une hausse de 56% sur un an de ses exportations de café en janvier et que celles du Guatemala ont augmenté de 9%", a expliqué M. Fritsch. La situation de l'Amérique centrale était de toute façon éclipsée par la surabondance de l'offre au niveau mondial, dont témoigne le gonflement des stocks sur le marché new-yorkais ICE, à leur plus haut niveau depuis 3 ans. Au Brésil, principal pays producteur, le gouvernement table sur une production record de 50,9 millions de sacs (de 60 kg) pour la saison 2012/2013 qui s'achève en avril, et les pluies abondantes des derniers jours devraient y favoriser une récolte de nouveau exceptionnelle en 2013/2014. En revanche, à l'inverse de l'arabica, le prix du robusta a grimpé cette semaine, dans un marché fiévreux à l'approche des vacances du Nouvel an lunaire au Vietnam (un des principaux producteurs de robusta) -- période durant lesquelles les exportations du pays marquent le pas. Plus fondamentalement, "il semble que les consommateurs se montrent plus réticents à payer plus cher leur café" dans un contexte de morosité économique, ce qui profite à la demande de robusta, meilleur marché car de moins bonne qualité que l'arabica, expliquait The Public Ledger. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars valait 2.136 dollars vers 12H00 GMT, contre 2.023 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mars valait 140,80 cents, contre 147,85 cents sept jours auparavant. SUCRE Les cours du sucre sont repartis à la baisse cette semaine, toujours pénalisés par la perspective d'un important excédent de production cette saison, en raison d'une récolte record attendue au Brésil (premier pays exportateur). Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 490 dollars vendredi vers 12H00 GMT contre 501,20 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 18,19 cents contre 18,80 cents sept jours auparavant.