La Coordination nationale des corps communs et des professionnels de la santé a reconduit, hier, son mouvement de grève. Affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), cette coordination a motivé sa décision par le refus du ministère de la Santé de généraliser la prime de contagion. La plupart des corps communs grévistes (personnel administratif, agents de sécurité, ouvriers professionnels et femmes de ménage) étaient regroupés sur leurs lieux de travail pour faire pression sur la tutelle et revendiquer leurs droits «légitimes». Cette grève a une nouvelle fois paralysé les hôpitaux de la capitale comme celui de Bachir-Mentouri (Kouba), qui compte près de 700 employés repartis entre cinq services, le CHU Mustapha Pacha avec plus de 2000 travailleurs des 68 services et Mohamed-Lamine-Debaghine avec près de 1500 travailleurs des 34 services, entre titulaires et vacataires. Les protestataires, qui ont affirmé que la tutelle ne les a pas invités pour un dialogue et une négociation, ont fait savoir que le service minimum est assuré au niveau des urgences. Cependant, ils s'insurgent contre le silence de la tutelle et maintiennent leur mot d'ordre de grève. Cette action de protestation intervient alors que les paramédicaux sont également en grève, compliquant la situation notamment des malades au niveau des infrastructures de santé. Par ailleurs, la coordination a annoncé qu'elle a «décidé de reconduire son mouvement de grève cyclique à raison de quatre jours par semaine» avec un sit-in prévu aujourd'hui. Il y a lieu de rappeler que lors de sa réunion avec les représentants de la coordination, le 9 mai, le ministère avait annoncé sa décision «définitive» de ne pas élargir et de ne pas généraliser la prime de contagion. Les membres de la coordination se sont déclarés «choqués» par cette décision qui «exclut une grande partie des travailleurs des corps communs qui sont exposés au même risque de contagion». De son côté, le ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari, avait indiqué, jeudi, que les contacts avec les syndicats «reconnus du secteur», se poursuivaient dans le cadre d'un dialogue «constructif». Par ailleurs, la Fédération nationale des personnels de la santé publique (FNPSP), affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), a entamé depuis environ un mois un mouvement de protestation pour réclamer une amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs de la santé. La FNPSP a également reconduit son mouvement de protestation cyclique de trois jours à partir d'hier. Cette organisation affirme «vouloir bien croire le ministre qui se dit prêt pour un dialogue constructif et franc avec les syndicats agréés, mais pour l'heure, ils émettent des réserves», précisant que la fédération est disposée à reprendre le chemin de la négociation avec la tutelle pour trouver des solutions concrètes à leurs revendications socioprofessionnelles. La FNPSP réclame la revalorisation et la généralisation de la prime de contagion à tous les travailleurs de la santé, «sans exception», la révision du régime indemnitaire et l'intégration des contractuels.