Des voitures ont de nouveau été la proie des flammes et des policiers caillassés par des jeunes immigrants lors de la nuit de samedi à dimanche dans les banlieues pauvres de Stockholm à forte population étrangère, a annoncé la police suédoise. La veille, les troubles s'étaient répandus dans des villes moyennes du pays, mais dimanche, aucun incident n'avait été signalé en dehors de la capitale. Ces incidents nocturnes, qui ont commencé il y a exactement une semaine, auraient cependant tendance à diminuer d'intensité, a affirmé la police. "Il y a eu quelques véhicules incendiés dans différents endroits de la capitale, mais pas autant que les jours précédents", à déclaré le porte-parole de la police Lars Bystroem à la radio suédoise. Une patrouille de police circulant à Vaarberg, dans le sud de la capitale, a été caillassée par des jeunes manifestants, mais aucun policier n'a été blessé et il n'a été procédé à aucune arrestation. A Jordbro, une autre banlieue du Sud, des policiers ont été bombardés à coups de pierre par plusieurs personnes alors qu'ils procédaient à l'arrestation d'un assaillant et ont du utiliser des gaz lacrymogènes pour se dégager. Les émeutes avaient fait tache d'huile dans la nuit de vendredi à samedi dans d'autres villes suédoises où des véhicules et des bâtiments avaient été incendiés dans les villes moyennes d'Uppsala, d'Oerebro et Linkoeping. Les pompiers n'avaient cependant fait état que de 30 à 40 incidents dans la banlieue de la capitale suédoise au cours de la nuit, soit bien moins que les 70 recensés dans la nuit de jeudi à vendredi et 90 la nuit précédente. Les renforts policiers en provenance de Göteborg et Malmö - deuxième et troisième ville du pays, qui ont toutes deux connues des émeutes lors de la décennie passée -, et des patrouilles citoyennes ont contribué à faire baisser la tension, avait estimé Kjell Lindgren, porte-parole de la police de Stockholm. La police a arrêté une personne pour tentative d'agression et 20 autres ont été brièvement arrêtées puis relâchées pour perturbations de l'ordre public, avait ajouté le porte-parole. Ces violences ont provoqué un débat en Suède sur l'intégration des immigrés, qui représentent environ 15% de la population, se concentrent dans les quartiers pauvres des grandes villes du pays et connaissent un taux de chômage plus important que le reste de la population. A Husby, il atteignait ainsi 8,8% en 2012, contre 3,6% à Stockholm. A l'étranger, elles ont remis en cause l'image pacifique et égalitaire de la société suédoise. Les troubles auraient pour origine la mort à Husby, un quartier défavorisé de la capitale, d'un habitant âgé de 69 ans abattu par la police. La police a dit avoir été incapable de raisonner cet homme qui avait brandi une machette et a plaidé la légitime défense. En raison de sa politique d'immigration libérale, la Suède est devenue ces dernières décennies l'une des premières destinations des immigrants en Europe, dont des ressortissants d'Irak, d'Afghanistan, de Somalie, des Balkans et récemment de Syrie. De graves incidents avaient déjà eu lieu en 2010 à Rinkeby et en 2008 à Malmö, dans le sud, où un centre culturel islamique avait été fermé.