Tandis que «le Front Al Nosra» qui a publiquement annoncé son allégeance à Al Qaïda multiplie les crimes contre l'humanité en Syrie, l'Union européenne exprime sa volonté d'armer les rebelles syriens représentés par, notamment, cette nouvelle «filiale» de l'organisation terroriste d'Oussama Ben Laden. Les Etats-Unis d'Amérique ont, eux, exprimé leur soutien à cette décision européenne. Un sénateur américain, John McCain en l'occurrence, a même lancé que «armer l'opposition syrienne n'est pas chose grave puisque celle-ci ne comprend que 7000 membres». Ce sénateur n'écarte donc pas l'éventualité que les armes européennes qui seraient envoyées aux rebelles tombent entre les mains des terroristes du Front Al Nosra dont 12 membres ont été récemment arrêtés en Turquie en possession de gaz sarin, notamment. Un gaz dont l'utilisation est interdite au niveau mondial. Le président américain Obama avait pourtant annoncé précédemment qu'«il n'y a aucune garantie que les armes qui seraient fournies à l'opposition syrienne ne tomberaient pas entre les mains des terroristes». Le Front Al Nosra est, rappelle-t-on, classé par les Etats-Unis d'Amérique sur sa liste des organisations terroristes. Ces événements d'une extrême gravité sur la stabilité et la sécurité de la Syrie et de toute la région se déroulent tandis que de graves dissensions sont enregistrées au sein de ce qui est appelé «la coalition nationale des forces de l'opposition» syrienne. Au moment où ce qui est appelé «l'armée libre» de la Syrie retire sa confiance à la coalition de «l'opposition syrienne» réunie en Turquie, réclamant, sans l'obtenir jusqu'à maintenant, 50% des sièges dans cette coalition. Ce qui fait dire à juste titre d'ailleurs au ministre russe des Affaires étrangères, Lavrov, que «l'opposition syrienne n'apporte aucune initiative pour la paix mais plutôt s'entretue pour des sièges». A noter que selon de nombreux observateurs, les dissensions enregistrées au sein de l'opposition syrienne sont dues à une guerre d'influence entre, d'un côté, la Turquie et le Qatar, liés aux frères musulmans, et de l'autre, le wahhabisme de l'Arabie saoudite. Interviewé par la chaîne de télévision du Hezbollah Al Manar, le président syrien Bachar Al Assad a, lui, annoncé avant-hier que son pays ira au congrès pour la paix en Syrie, intitulé «Genève 2», malgré le fait que «100 000 terroristes sévissent actuellement en terre syrienne». L'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, avait précédemment annoncé que «40 000 combattants étrangers se trouvent en Syrie». Ce qui pourrait signifier que sur les 100 000 rebelles sévissant en ce moment en Syrie, 40 000 sont des étrangers, et 7000 membres de l'organisation terroriste Djabhat Al Nosra (Front Al Nosra). Rapport de l'ONU : «La majorité de l'opposition syrienne ne se bat pas pour la démocratie» A noter que nombre parmi les membres de cette organisation terroriste, des djihadistes, sont venus de plusieurs pays, dont la Tunisie et d'autres pays du Maghreb arabe. Ce qui ferait craindre, au cas où l'Union européenne armerait l'opposition syrienne, que ces djihadistes pourraient revenir lourdement armés dans leurs pays et reproduire le scénario afghan lorsque des «combattants» ayant participé à la guerre contre l'ex-URSS sont revenus dans leurs pays pour y créer des organisations terroristes, dont le Groupe islamique armé (GIA) responsable de la mort de dizaines de milliers d'Algériens. Tout ça au moment où, selon des observateurs de la scène sécuritaire et des officiels français et nigériens, les terroristes d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) se redéploient au sud de la Libye, fuyant l'offensive franco-africaine lancée au nord du Mali. Un cocktail qui menace d'exploser. L'un des éléments déclencheurs serait la persistance d'armer l'opposition syrienne composée en grande partie de terroristes d'Al Qaïda venus de différents pays. A noter, d'autre part, qu'un rapport récemment réalisé par l'ONU révèle que «la majorité des combattants de l'opposition syrienne ne se battent pas pour l'instauration de la démocratie».