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Une intervention militaire en Syrie risque d'être envisagée
Al-Qaïda a créé les conditions d'une telle éventualité
Publié dans La Tribune le 15 - 04 - 2013

Au-delà de la nature répressive et dictatoriale du régime syrien, la Syrie est le dernier pays qui résiste au chant des sirènes et incantations chroniques d'une paix illusoire au Moyen-Orient. Après la destruction de l'Irak, c'est au tour de la Syrie. S'il est du droit absolu des Syriens d'instaurer le régime qui leur convient, est-il normal que la supposée opposition qui se veut démocratique, soit dominée par des groupes affiliés à El-Qaïda ? Pourtant, les services secrets occidentaux essaimés à travers tous les pays du Moyen-Orient, notamment en Syrie, savent parfaitement qui est qui et qui finance et arme qui. L'Arabie saoudite et le Qatar ont été, depuis le début de la crise syrienne, les pourvoyeurs de fonds et d'armes à l'opposition syrienne avec la bénédiction des puissances occidentales, notamment les Etats-Unis, la France et l'Angleterre. Les islamistes en Syrie ne sont pas une génération spontanée. Les Frères musulmans s'étaient manifestés bruyamment en 1970 à Alep, puis en 1980 à Hama. Dans ces deux espaces-temps, le régime de Hafadh al-Assad les a massacrés. Suite à ce massacre qui a fait beaucoup de morts, notamment à Hama, une scission s'était opérée au sein de la confrérie. Une aile radicale naquit alors, comme ce fut le cas en Egypte avec l'Imam Qotb après la répression des Frères musulmans par Abdenasser. Les transfuges syriens vont servir de base aux islamistes radicaux, qui sont aujourd'hui le noyau des groupes salafistes au sein et en dehors de l'Armée syrienne libre. Les Frères musulmans constituent aujourd'hui la majorité de l'opposition syrienne, aussi bien en Syrie qu'à l'étranger. Ce sont eux qui tirent les ficelles des événements et décident des directions
politiques et militaires des instances de la rébellion. Mais leurs liens étroits avec l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ne sont un secret pour personne. L'opposition laïc et démocratique est non seulement minoritaire mais très divisée, même si la stratégie des Frères musulmans consiste pour l'heure à mettre en avant des personnalités appartenant à la mouvance laïque et démocratique, voire marxiste, pour ne pas effrayer l'Occident.
Sur le terrain militaire, ce sont les groupes islamistes radicaux qui dominent, non pas par le nombre mais par l'expérience acquise ailleurs et par la coercition. C'est la lutte contre le régime de Bachar al-Assad qui unit ces différentes factions islamistes qui appartiennent à différents courants, allant des indépendants en passant par les Frères musulmans, les salafistes et les jihadistes du Front al-Nosra. La coalition du Front islamique de libération de la Syrie (Fils) regroupe 20 brigades et bataillons et a été constituée en septembre 2012. Elle compte des groupes proches des Frères musulmans comme Liwa al-Tawhid, implanté en particulier à Alep (Nord), ou des islamistes indépendants comme les Bataillons Farouq, présents à Homs (Centre) et à la frontière turque, ou encore les salafistes comme Liwa al-Islam. Beaucoup de ces groupes sont rattachés à l'Armée syrienne libre (ASL), première force rebelle dans le pays. C'est le courant islamiste le plus important selon Aron Lund, cité par le journal L'Expression, un expert du mouvement islamiste en Syrie.
Le Front islamique syrien (FIS), qui a été créé en décembre 2012, est plus petit mais plus structuré que le FIls. Cette coalition salafiste, composée de six organisations et dominée par le groupe combattant Ahrar al-Cham, est présente sur tout le territoire. Le FIS revendique 25 000 combattants, ce qui est impossible à vérifier, et a été particulièrement actif dans la prise de l'aéroport militaire de Taftanaz (Nord) en janvier, ainsi que de la ville de Raqa (Nord) en mars. Dans sa charte, cette coalition affirme combattre pour l'établissement d'un Etat basé sur la charia (loi islamique).
Si Ahrar al-Cham compte dans ses rangs des combattants étrangers, ses dirigeants sont Syriens et affirment que leur combat concerne la Syrie. Le FIS ne fait pas partie de l'ASL.
Le Front Ennosra est l'organisation islamiste la plus connue, à défaut d'être la plus importante. Elle appartient à la mouvance des «jihadistes internationaux», alors que les autres courants islamistes assurent vouloir se concentrer sur la Syrie. Ennosra a fait mercredi dernier, acte d'allégeance au chef suprême d'Al-Qaïda ? Ayman Dhawihiri.
Ennosra est inscrit sur la «liste noire des organisations terroristes» établie par les Etats-Unis et peut-être prochainement sur celle de l'Union européenne, alors que l'ONU est en discussion pour le bannissement de cette organisation. Le groupe a fait sa première déclaration publique fin janvier 2012 dans une vidéo appelant au «jihad» contre le régime «apostat» de Bachar al-Assad. Ses origines sont assez obscures, mais son chef a récemment révélé avoir reçu de la branche d'Al-Qaïda en Irak les fonds et les hommes pour lancer le jihad en Syrie.
Pratiquant les attentats-suicides comme en Irak, ses combattants se montrent particulièrement audacieux sur le champ de bataille et se tiennent éloignés de la population. Selon les estimations, ils sont environ 6 000. Se sentant forts, et au grand dam du reste de l'opposition syrienne et de la rébellion, Ennosra a tendu la perche à l'Occident en ralliant publiquement Al-Qaïda. Ennosra s'est mise sous l'aile et le drapeau de l'Etat islamique en Irak.
Abou Bakr El baghdadi, chef de l'Etat islamique en Irak, la branche irakienne d'Al-Qaïda, a annoncé, mardi dernier dans un message audio, la fusion de son groupe avec le Jabhat Ennosra, principale organisation djihadiste armée en Syrie. Le nouvel ensemble s'intitulera Al-Qaida en Irak et au Levant. Cette annonce intervient deux jours après l'appel lancé par Ayman Dhawahiri, le successeur d'Oussama Ben Laden à la tête de la d'Al-Qaïda, à l'instauration d'un Etat islamique en Syrie après la chute du régime de Bachar al-Assad. Dans son allocution, Abou Bakr Al-Baghdadi confirme la version selon laquelle le Front Ennosra a été fondé par des transfuges venus d'Irak, où ils avaient combattu l'occupation américaine de 2003 à 2011, notamment avec la bénédiction du régime syrien qui encourageait, à l'époque, le passage de djihadistes vers l'Irak. Le chef d'Ennosra, Abou Mohamed El Joulani, a choisi un pseudo assez suggestif d'une menace directe contre Israël qui occupe le Golan (El Joulan en arabe). Ce bouleversement met dans l'embarras l'opposition qui semble s'acheminer vers une demande d'intervention occidentale en Syrie. Cette éventualité s'explique par la reconnaissance des instances politiques de la rébellion comme représentantes légitimes du peuple syrien et par l'ouverture de ses représentations diplomatiques dans certaines capitales européennes. Ce truchement diplomatique sera invoqué pour légitimer une éventuelle intervention militaire étrangère en Syrie. Cette possibilité s'explique aussi par l'armement de la rébellion via le Qatar, l'Arabie saoudite et la Turquie afin d'affaiblir les capacités de défense syrienne, notamment sa puissance de frappe aérienne, afin de faciliter l'action militaire de l'Occident. Au plan stratégique, les puissances occidentales se soucient peut du peuple syrien et de son devenir politique. Ce constat s'est vérifié en Tunisie et en Egypte, dont l'Occident a soutenu activement les dynamiques de changements avant de les abandonner à leurs difficultés économiques. L'Europe et les Etats-Unis ont deux objectifs stratégiques en Syrie : détruire le dernier bastion de résistance contre Israël et en finir avec le seul allié de l'Iran au Moyen-Orient. Pour y parvenir, les puissances occidentales ont besoin d'arguments politiquement et juridiquement acceptables. Al- Qaïda en a fourni le premier en dévoilant ses objectifs en Syrie et l'opposition syrienne en fournira la couverture juridique en appelant à une intervention étrangère.

A. G.


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