La Libye a décidé de mettre en œuvre une série de mesures pour renforcer la sécurité dans les régions du sud du pays et sur les frontières, après avoir été accusée d'être devenue une source d'instabilité et d'insécurité pour ses voisins du sud. Les nouvelles autorités libyennes ont échoué jusqu'ici à mettre en place une police et une armée professionnelles. «Le gouvernement a discuté des mesures qui vont être prises pour assurer la sécurité dans le sud et qui seront mises en place sur deux volets : d'abord, le maintien de l'ordre dans les villes du sud et puis la surveillance et le contrôle des frontières», a déclaré lundi le Premier ministre Ali Zeidan lors d'un point de presse. Pour inciter les soldats et les thowars (ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi en 2011) à accepter de travailler dans cette région au climat difficile, le gouvernement accordera des primes allant jusqu'à 1500 dinars (1200 dollars). Des réévaluations de salaires sont également prévues pour les soldats et policiers libyens, a annoncé M. Zeidan. Une mission de l'Union européenne est programmée dans les prochains jours pour aider la Libye à mieux contrôler ses frontières, a indiqué le Premier ministre. Cette mission était envisagée depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en octobre 2011, les autorités de Tripoli peinant à assurer la surveillance des frontières terrestres de la Libye, qui s'étendent sur plus de 4000 kilomètres, souvent dans des zones désertiques où se déroulent des trafics en tous genres. Réagissant aux déclarations du Président nigérien Mahamadou Issoufou, qui avait indiqué que les assaillants qui ont commis, le 23 mai, deux attentats-suicide au Niger, venaient du sud libyen et préparaient parallèlement une «attaque» contre le Tchad, M. Zeidan a démenti ces «allégations sans fondements», répétant que son pays «ne pourrait devenir en aucun cas une source de souci ou de déstabilisation pour ses voisins». Par ailleurs, des experts et des diplomates occidentaux estiment, toutefois, que le sud libyen serait devenu ces derniers mois l'un des sanctuaires où se sont reconstituées les cellules djihadistes après que les mouvements islamistes armés ont été délogés du nord du Mali depuis janvier par une opération militaire franco-africaine.